Behemoth - Xtreme Fest Dimanche

Behemoth

19 juillet 2015 – Troisième et dernier jour de festival, et oui le temps passe vite ! Le soleil se cache un peu mais il fait lourd, les festivaliers se feront une joie d’aller faire trempette dans le lac et d’y faire des circle-pits. Le metalhead aquatique reste un metalhead!


L’activité musicale débute à 15h sur la Monster Energy Stage avec les toulousains de Black March. C’est une nouveauté pour l’Xtreme Fest d’agrémenter le festival avec un peu de black métal (Orob s’y produisait l’an dernier), une ouverture qui va de paire avec la tête d’affiche du jour, Behemoth. Le groupe nous sert un black teinté de riffs plus thrashy aux mélodies variées avec des titres comme Spreading death, Strongholds of chaos ou Theriac. La vocaliste, Marie, assure vraiment poussant son chant puissant. Arnaud, Simon et Judas respectivement aux guitares et à la basse sont appliqués et Guilhem, qui remplace l’ancien batteur, s’en sort parfaitement bien. Black March, ça passe tout seul en ce dimanche matin.


Le groupe suivant est venu s’ajouter tardivement à la programmation qui a subi quelques modifications suite à l’annulation de Rise of  The Northstar. C’est donc Forus, de Bayonne, qui prendra le créneau horaire de Ta Gueule, de 16h15 à 17h. C’est posée à l’ombre des arbres que j’entends résonner ce punk, skate-core avec un chant qui doit surement plaire aux jeunettes de 14 ans. Malheureusement ce style ne me parle absolument pas, je n’ai donc pas trouvé la motivation  pour aller  les voir.


GET DEAD

Hop hop hop, il est 17h00, le festivaliers, moins nombreux ce matin, se dirigent tranquillement vers l’EMP Stage. Je n’assisterais pas au set des californiens de Get Dead, le punk rock ce n’est vraiment pas pour moi… je vais devoir être patiente en attendant Toxic Holocaust.


TA GUEULE

17h45, c’est donc suite à l’annulation de Rise Of the Northstar que les membres de Ta Gueule se voient attribuer un horaire plus sympathique et le luxe de monter sur l’X Stage. Encore du punk… oui ! Bon pour le coup, on passe au level supérieur avec un punk thrash bien cru. Difficile de prendre au sérieux un groupe qui s’appelle Ta Gueule, d’ailleurs le sérieux ce n’est pas leur truc. Les lyonnais vous débitent leur musique crasseuse en pleine poire avec des chansons aux paroles et aux titres plus poétiques les uns que les autres : 666Phyllis, Psycho Scato, Mangez-moi les burnes ou encore Subutex… Concernant la musicalité, en soit c’est bon si on aime ce style, c’est punchy et les riffs sont entraînants. Le public déjà bien imbibé se plaira à foutre le gros bordel dans le pit, du pogo à gogo ! Ta Gueule est clairement un groupe engagé et se plait à user du second degré pour aborder des sujets sérieux qui touchent notre société. En revanche il faut vraiment être en phase avec la vulgarité si l’on veut réellement apprécier le show, le caca et les burnes c’est rigolo (5 minutes), le public éclectique se marre et s’éclate. Un bel échange entre les artistes et les festivaliers.


NO TURNING BACK

Direction l’EMP Stage à 18h30 où les hollandais de No Turning Back ont bien l’intention de mettre le feu avec leur punk hardcore très inspiré par la vague NYHC. Créé en 1997, le groupe suit donc les traces de ses aînés new-yorkais tels que Sick Of It All et vient de sortir un huitième album, Never Give Up. C’est le grand (très grand) vocaliste Martijn qui fait son apparition en compagnie des guitaristes Michiel et Emiel, et des deux Joel à la basse et à la batterie. Le set démarre avec le titre Never Give Up, très court mais tellement efficace, c’est rapide et rentre-dedans. Une amorce qui donne le ton, le show sera costaud et le pit sera animé ! Stand and fight, Go away, Rise up… Le batteur alterne entre blasts ultra punk, rythmiques groovy et frappes sèches plus lentes. Niveaux guitares, et bien, ça envoie sévère! Les deux gratteux se partagent les riffs ravageurs parfois très heavy parfois plus thrashy. Leur son fait cruellement penser à Madball. C’est bon et puissant, les musiciens donnent toute leur énergie, sans concession, et sur le bitume c’est la bagarre ! Tout vas très vite s’enchaîner dans cette ambiance folle et No Turning Back achèvera son set avec l’excellent Stronger, la poutre ! Bonheur ! Je crois que nous sommes échauffés pour le groupe suivant…


TOXIC HOLOCAUST

Ahhhh, vite vite ! Je cours en direction de l’X Stage. Toxic Holocauuuuuuuuuuust ! J’avais vu le groupe l’an dernier au Hellfest pour un set trop court à mon goût alors c’est avec une immense joie que je les retrouve à l’Xtreme Fest. Formé en 1999 aux Etats-Unis par Joel Grind, multi-instrumentaliste, Toxic Holocaust fait du thrash plutôt old school et sortait Chemistry of Conciousness en  2013. Un style très personnel dans lequel on perçoit une grosse teinte de black métal, tant dans les compositions que dans la voix de Joel.  Aujourd’hui, c’est avec surprise que nous le retrouvons à la basse avec, à ses côtés, Nikki Rage à la batterie et le guitariste Charlie Bellmore. Le trio débarque en trombe et dès les premiers accords, la foule part au quart de tour, le démarrage est athlétique et l’intensité ne fera que croître au fil du set. Le vocaliste, qui a sans doute inventé le look particulier « black-glam-thrash old school », est clairement un frontman aguerri, il viendra flirter avec son public entre les refrains, le sourire aux lèvres. Le « six six six » sera repris en chœur par les aficionados lovés contre la barrière et poings levés, alors que dans le pit, c’est l’aliénation totale. On peut dire que durant ce concert de Toxic Holocaust nous avons vécu l’un des moments les plus fous et violents au sein du public, les coreux, punks et métalleux vont foutre un bordel monumental. Et si on faisait la courte échelle pour propulser les slammeurs ? Les impitoyables moshers volent, tournoient, tapent, gueulent… J’aurais peut être du prévoir un équipement, car tenir au premier rang s’apparentait à l’exercice d’un sport “Xtreme”: force, endurance et réflexes étaient indispensables pour survivre aux attaques aériennes sans se briser la nuque… Joel Grind est doté d’une présence scénique incroyable, Charlie n’est pas en reste, délivrant ses riffs électriques et ravageurs avec fougue. Derrière sa batterie, Nikki Rage est souriant et donne la cadence de sa frappe sèche et solide. La foule est en ébullition, on s’agite et on headbang sur des titres tels que Wild Dogs, Lord of the Wasteland, et l’illustre Nuke the Cross. Les américains ont vraiment mis le feu à l’X Stage avec leur thrash détonnant et leur dynamisme impressionnant. Un show comme on en voudrait plus souvent: éreintant mais ô combien orgastique si l’on fait abstraction du son plus que moyen.


BURNING HEADS

20h15. Dehors, les orléanais de Burning Heads montent sur l’EMP Stage. Fondé en 88, le groupe sortait son 12eme album Choose your Trap. Leur musique est un mélange de punk rock, de skake-punk, de reggea et de dub. Un style qui permet au groupe de passer d’une ambiance fofolle à une ambiance planante suivant les morceaux. Les festivaliers s’amènent progressivement devant la scène et semblent bien apprécier le set délivré par le quintet, c’est propre et fait dans la bonne humeur. Après la claque que je me suis prise avec Toxic Holocaust cela me parait très fade… c’est que je deviens difficile. Un groupe que j’aurais sans doute plus apprécié en début de journée.


SATANIC SURFERS

Et bien il est déjà 21h15 et qu’est ce qu’on a ? Encore du punk…Bon, cette fois, il s’agit des Satanic Surfers. Un groupe plutôt influent né dans les années 90. Si vous aviez une planche de skate dans ces années là, il est fort probable que ce soit pour vous l’occasion de vivre un moment de nostalgie aux côtés du groupe de skate-punk, skate-core suédois. Les Satanic Surfers s’étaient séparés en 2007, le vocaliste Rodrigo Alfaro et sa bande se reforment donc en 2015, le batteur Stefan Larsson vient compléter la troupe, remplaçant ainsi le chanteur. C’est donc devant un public peu nombreux mais plutôt enjoué que le quintet fait son apparition sur l’X Stage au son de …And The Cheese Fell Down. C’est sympa, un peu nerveux par moment et plutôt mélodique. Toujours cette voix claire d’ado qui ne me transcende pas du tout… Les mecs font le job correctement et avec le sourire. Ma curiosité satisfaite, je repars assez vite.


TERROR

Il est temps de passer aux choses sérieuses. Nous partons en direction de l’EMP Stage où nous retrouvons les très attendus membres de Terror. Ce groupe de hardcore est connu pour ses prestations scéniques toujours ultra puissantes et efficaces. Certains avaient déjà pu voir les californiens au Hellfest et s’étaient régalés. Il est 22h15 et Terror prend d’assaut la scène lorsque que les premières notes de I won’t go retentissent. On remarque tout de suite que le vocaliste Scott Vogel manque toujours à l’appel, c’est donc David Wood, le bassiste qui le remplace et s’en sortira avec brio. The 25th hour, Sick Tight, Overcome, Push it away… une avalanche de morceaux s’abat sur nous comme un gros coup de massue. C’est violent, c’est costaud. Nick Jett donne des coups francs et râblés sur sa caisse claire, modulant les rythmes avec une aisance certaine. Devant lui, ce sont Jordan Posner et Martin Stewart qui propulsent ce son de guitare à la fois dense et mélodique. C’est d’ailleurs ce que j’aime dans le hardcore de Terror, ces sonorités très métal, électriques ! David fait vrombir sa basse tout en assurant le chant et en arpentant la scène de long en large. Ce mec a de l’énergie à revendre. Une énergie très communicative qui va se répandre dans le pit où les gens se chauffent très rapidement. Pour ma part, impossible de rester statique. La musique des américains est clairement efficiente, on s’en prend plein les oreilles et Dieu que c’est bon ! Je n’écoute quasiment pas de hardcore à la maison mais les bons groupes comme celui me font toujours effet en concert. Ça poutre, tout simplement.


BEHEMOTH

Voici maintenant l’heure d’accueillir LA tête d’affiche du jour: Behemoth. Un gros contraste après cette journée majoritairement punk/hardcore. De nombreux fans sont venus spécialement pour eux, car, s’il est vrai que les polonais écument souvent les gros festivals (ils sont d’ailleurs habitués au Hellfest) il est plutôt rare de les voir  dans les lieux plus intimes qui se trouvent dans nos contrées. La foule s’est amassée devant l’X Stage, j’ai décidé d’aller admirer le show depuis le balcon. Personnellement je n’ai jamais été une grande fan de Behemoth, pourtant l’une des référence en matière de blackened death métal depuis les années 90 et au grand dam de mes amis. A chaque fois que je les ai vu, j’ai trouvé le visuel intéressant mais musicalement et bien…ça m’endort. J’y reviens, bien décidée à changer d’avis. 23h15, la salle est entièrement plongée dans la pénombre et la scène est magnifique, comme à chaque fois: immense back drop aux couleurs de The Satanist, album sorti en 2014, batterie surélevée et nombreuses lights. Il fait noir et l’intro retentit, ça hurle et la lumière éclate, dévoilant ainsi les silhouettes de Nergal, Inferno, Orion et Seth qui sont acclamés par le public. Le vocaliste brandit ses deux flambeaux et les lumières clignotent, la foule attend le souffle coupé, la tension est à son comble. Les cymbales d’Inferno claquent et c’est le début de Blow your trumpets Gabriel. C’est parti! Le charisme du vocaliste et guitariste Nergal est indiscutable, il est maître de cérémonie, maître de scène, sa voix m’impressionne toujours autant. Ses confrères, Orion à la basse et Seth à la guitare se prêtent également au jeu des vilains black métalleux, grimés et habillés en conséquence. Scéniquement c’est très abouti, les mises en scène sont réalisées à la perfection et les lights sont superbes. Rien d’innovant cependant, c’est toujours la même chose ! Côté musique, il est clair que le batteur est un dieu, sa technique est irréprochable, bluffante même. Il en va de même pour les autres musiciens qui exécutent les titres avec une facilité déconcertante. Parmi les morceaux joués ce soir il y aura entre autres, Ora pro nodis, Decade ov Therion, Messe noire, Chant For Eschaton… Dans le public, c’est séance de headbanging collective, de mon côté, je m’endors encore une fois.  Ce n’est pas mauvais, bien au contraire, ils ont simplement le don de m’apaiser…normal de s’endormir après 3 jours de festival. Un show très propre, dont tous les fans parleront pendant des jours entiers mais pas non plus un show phénoménal.


L’OPIUM DU PEUPLE

00h15, c’est le groupe bien connu L’Opium du Peuple qui viendra clôturer cette 3eme édition de l’Xtreme Fest. Idéal pour les gens qui ont encore la pêche et envie de terminer le festival en faisant la fiesta. Les reprises des standards français version punk ou rock’n’roll ce n’est pas mon truc. J’ai donc continué ma sieste.


Voici trois jours de musique (presque) extrême qui s’achèvent… L’Xtreme Fest nous aura une fois de plus bien régalé avec une programmation variée et surtout de très grosses pointures telles que Black Label Society ou Behemoth. Un festival où la musique est bonne mais aussi et surtout où l’ambiance est excellente. Le retour sur le site de Cap’Découverte fut globalement très apprécié, et vue la chaleur qui s’est abattue sur nos têtes, la baignade fut pour beaucoup l’activité indispensable de cette année. Les deux bémols sont, sans doute, la distance entre le site et le camping et le son assez désastreux de la salle.
Concernant les concerts, gros coups de cœur avec Toxic Holocaust, D.R.I, Iron Reagan, Carnifex et Terror. Un peu plus de death et de thrash ne seraient pas de refus pour la prochaine édition…

L’équipe Thorium présente sur cette édition et partenaire de l’événement tient à remercier Pollux Asso et toutes les personnes qui font vivre l’Xtreme Fest. On compte sur vous pour continuer à nous faire zguener encore et encore. A l’année prochaine !

Auteur : Fanny Dudognon

Photos : Clément Costantino