Toundra - Xtreme Fest Vendredi

Toundra – Xtreme Fest 2015

27 septembre 2015 – L’été est bel et bien fini et tandis que je me dirige vers le Saint des Seins pour assister à la soirée organisée par THS, la nuit tombante entame largement ma motivation … Je dois être la seule flemmarde dans le coin puisque le bar est déjà bondé, heureusement car rater She Hunts Koala, Goodbye Diana et Toundra aurait été une grosse erreur !

Les quatre toulousains de She Hunts Koala, Dan au chant, Alex à la guitare, Julien à la batterie et François à la basse démarrent leur set à 20h35. Ils nous font entrer sans fioriture dans leur univers galactico-psychédélique, C’est le calme avant la tempête, les garçons balancent la sauce assez rapidement. C’est le seul groupe à chanteur ce soir, enfin, on devine sa voix derrière le bourrinage de batterie incessant, y’a du monde derrière les fûts et ça s’entend. La voix suave et hautement réverbérée de Dan accompagne les transitions entre passages légers et grosses distorsions bien lourdes comme on les aime. Le groupe opère un mélange de styles assez complexe mais le tout reste bien rythmé et évite les répétitions, le public ne s’y trompe pas, hochant de la tête absorbé par le jeu des musiciens. Une bonne entrée en matière qui aurait méritée pour moi un peu plus de communication avec la salle. Au bout de 40 minutes de performance SHK laisse sa place aux montpelliérains de Goodbye Diana.

Le trio de rock instrumental débarque pour présenter leur EP, sorti il y a plusieurs mois déjà, tout simplement intitulé Goodbye Diana. J’attends le début du set avec un peu d’appréhension, déjà parce que pour tenir une salle avec de l’instrumental sans sombrer dans la musique d’ambiance il faut en avoir, et puis je n’avais pas forcément été convaincue par les enregistrements … Je me ravise dès les premiers accords. Les morceaux sont beaucoup plus rock que le groupe précédent et mettent un bon coup de fouet au Saint des Seins. Les GD balancent sans prendre de gants des titres comme Moustache (34)Poilus (72), Gégé (28) ou Jean Pierre (et je suis personnellement extrêmement heureuse de savoir que quelqu’un, en ce bas monde, a réussi à faire honneur à tous les Gégé de l’univers en chanson). Le groupe s’éclate sur des compositions travaillées mais sans fioritures et une énergie qui se transmet rapidement, des applaudissements fournis ponctuent chaque fin de morceau et les hochements de tête se propagent également. Au terme de 40 minutes, ce trio (à expérimenter en live absolument) quitte la scène, laissant un Saint des Seins reboosté pour accueillir les espagnols de Toundra.

Les madrilènes ont sorti leur dernier – excellent – album IV, en janvier et c’est l’intro, tout en piaillement de pioupiou, de la première track du CD, Strelka,  qui entame le set, il est 21h40. Déjà les garçons sont au taquet, les gazouillements laissent place aux guitares déchaînées. L’énergie déployée sur scène vaut le détour, Le public réagit en fonction : l’ambiance est bien là, mais la salle s’est un peu vidée. Les morceaux s’enchaînent et la température monte, c’est une dose de décibels pour le reste de la semaine que l’on se prend en pleine face ! Les guitaristes balancent la sauce et la batterie, plus technique que les groupes précédents, soutient parfaitement le rythme. L’alternance de phases lentes, rapides, rythmées, saturées parfois, dans le style rock un poil onirique du groupe fait voyager et ne tombe jamais dans le soporifique. Bref le show est de qualité, quelques rares excités devant la scène le sentent bien et se trémoussent frénétiquement pendant que nous autres, la majorité, nous nous contentons de hochements de tête appuyés. Presque une heure de scène plus tard, Toundra, avant de se retirer, nous gratifie d’un long rappel salué ensuite par de très nombreux applaudissements. C’est avec un énorme smile et des cœurs que le groupe nous remercie, ils ont l’air de s’être éclatés, ça tombe bien nous aussi !

Auteure : Anaëlle Martin

Photo : Clément Costantino (Archive Thorium Magazine)