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4 Mai 2015 – Mais qu’est-ce que le Petit Campus? C’est ce que je me suis dit en voyant le lieu qui était écrit sur mon billet pour le concert de Stu Larsen et Natsuki Kurai. Deux noms peu connus, une salle que je ne connais pas, mais qu’est-ce que ça va donner? Je me le demandais vraiment. Lundi le 4 mai, à 20h, j’ai eu ma réponse.

Le Petit Campus est une petite salle d’une capacité que j’estime à 200 personnes, au deuxième étage du Café Campus. Une salle magnifique m’attendait, remplie (mais pas trop) principalement de couples dans la fin vingtaine, avec des lumières tamisées et tout. Rien de mieux pour un concert intime comme celui qui m’attendait.

Je ne m’attarderai pas trop sur la première partie, parce que bien qu’elle ait été incroyable, le duo principal a tout simplement volé la vedette. Matt Sanders, à ne pas confondre avec le chanteur du groupe Avenged Sevenfold, est un chanteur indie du même style que le très connu Ed Sheeran. Il nous a offert une prestation sentie, vraie et touchante, nous a ouvert une partie de lui et a, par le fait même, ouvert une partie de nous-mêmes. Définitivement, je vais mettre cet artiste dans ma playlist dès que je le peux!

Vint ensuite le tour de Stu Larsen et Natsuki Kurai. Duo improbable à première vue? Oui, mais si vous connaissez un peu Stu, c’est un peu plus compréhensible. Artiste sans domicile fixe qui parcourt le monde avec ses chansons, il a rencontré Natsuki lors d’une escale à Tokyo. Dès les premières notes, il a succombé à l’harmonica du japonais et l’a invité, malgré la barrière des langues, à partager la scène lors de son prochain spectacle. Une histoire d’amour venait de commencer.

Stu Larsen à la voix et la guitare, Natsuki Kurai à l’harmonica, aux carillons faits avec un presse-purée, au beatbox et aux sifflements (versatile, ce Natsuki), ils ont entamé le show avec une douceur digne d’un massage dans le meilleur spa du monde. L’aspect intime de la soirée, avec environ 200 personnes présentes, rajoutait à la magie de ces deux sorciers de la musique.

Les solos de Natsuki m’ont envoûté, je ressentais une plénitude intérieure que seule la méditation m’aurait procurée. C’était comme si je volais. Je planais au-dessus du public, qui semblait être en transe, virevoltais entre un couplet de Stu et une envolée musicale de Natsuki, pour me perdre dans le néant, dans le tout, dans l’être vivant qu’était cette musique fascinante.

Une des choses qui m’ont le plus marqué est clairement l’humilité des deux artistes. Stu a demandé un total de cinq ovations pour Matt Sanders et encore plus pour Natsuki. Le Japonais, lui, nous a raconté dans un anglais approximatif, que quand il était jeune, son professeur lui avait demandé quel était son rêve, ce à quoi il avait répondu : voyager et explorer. Il nous a ensuite fièrement dit que c’est exactement ce qu’il fait avec Stu en ce moment.

Le show terminé, ils sont bien entendu revenus en rappel, avec une chanson que Natsuki n’avait jamais joué auparavant. Après que Stu lui ait montré les accords, ils se sont lancés et c’était simplement magique. Natsuki nous a délectés d’un accompagnement improvisé parfait pour suivre la voix magnifique et la guitare de Stu, puis est venu le temps de la vraie de vraie dernière chanson. À la surprise générale, Natsuki s’est emparé de la guitare et Stu a sorti son harmonica. Résultat : WOW. Les deux musiciens se sont surpassés, Natsuki chantant quelques vers à notre plus grand bonheur.

Mon verdict sur cette soirée? Totalement réussie. Ce duo était définitivement fait pour se rencontrer, c’est certain. Je leur souhaite de continuer à parcourir le monde et à délecter leur public de leur art, parce qu’ils méritent de se faire connaître.

Auteur : Sebastian Pizarro-Cionti

Photographe : Hao Yin