15 Juillet 2015 – Veni. Vidi. Admirari !

Imaginez un parterre vide, sauf pour quelques techniciens et bénévoles. Puis, en l’espace de 5 minutes, une marée humaine de spectateurs déferle à grande vitesse vers l’avant-scène. Pas de doute, Québec est prêt pour les Rolling Stones!

Une heure après l’ouverture des barrières, Galaxie entame une première partie très dynamique. Alternant entre chansons francophones et anglophones, le groupe mené par Fred Langevin enfile plusieurs chansons de leur nouvel album “Zulu”. Avec la guitare à la tonalité crue, le son rappelle un peu celui des premiers albums de Wolfmother. Toutefois, Galaxie se distingue notamment avec ses trois percussionnistes, dont un qui s’amuse avec une cloche à vache. Comme dans le sketch de SNL, there can never be too much cowbell.

En contrepartie, la performance de The Districts est plus discrète. Trop discrète, en fait : pour du indie-rock, ça ne se démarque pas vraiment. Bien sûr, le groupe de Pennsylvanie joue énergétiquement, mais ils ne remplissent pas leur mandat d’allumer la foule en préparation du groupe principale : ils sont donc au mauvais endroit au mauvais moment. Toutefois, comme première partie des Rolling Stones, on a déjà vu pire (Kid Rock à Columbus, OH)!

Heureusement, les têtes d’affiches de la tournée nord-américain ZIP Code procurent l’étincelle manquante à la soirée. Sur un jet de feux d’artifices, les légendaires Rolling Stones démarrent avec force le spectacle sur l’incontournable “Start Me Up”. Plus de 50 années d’expérience en tournée ne mentent pas, et le fameux groupe de rock n’roll britannique démontre un enthousiasme aussi contagieux que jamais. À la veille de ses 72 ans, Mick Jagger est étonnamment énergétique : il doit sûrement marcher des kilomètres à force de se dandiner sur la scène, spécialement allongée pour lui! Tout juste avant “Tumbling Dice”, Mister Jagger demande aux spectateurs leur ville de provenance. Après avoir énumérer quelques villes, il glisse sarcastiquement : “That’s enough cities“. Joueur, Mick mentionne aussi qu’entrer sur les Plaines d’Abraham était une bataille. Ayant pris la peine de s’exprimer en français, on ne lui en tient pas rancune!

Tout au long des deux heures du spectacle, les Rolling Stones renouent avec les classiques de leur âge d’or. Rien de trop audacieux : le contraire serait mal vu, ce serait comme demander à un orchestre symphonique de revamper une symphonie de Beethoven! Comme toujours, le groupe sait bien s’entourer de musiciens très talentueux: saxophonistes, claviériste, bassiste, chanteurs de support. Sur “Gimme Shelter”, on ne peut qu’être abasourdi par la puissance extrême de la voix de Lisa Fischer. Par la suite, la présence d’un cor et du Choeur des Jeunes de Laval vient embellir “You Can’t Always Get What You Want”. Enfin, on ne pouvait espérer meilleure conclusion que “Satisfaction (I can’t get no)”, single qui fête son 50e anniversaire (!) cette année.

Les Rolling Stones, prendre leur retraite?!? Franchement, if it ain’t broke, don’t fix it! S’ils y trouvent encore le plaisir, on leur souhaite chaudement de continuer; c’est réellement un privilège de pouvoir assister à un concert des légendes [NDLR: et encore plus de les couvrir!].

Auteur: Mathieu Bonin

Photographes: Paul Blondé, Renaud Philippe (FEQ), Philippe Ruel (FEQ)