Rock en Seine 2015 - Ambiance

Rock en Seine 2015 – Ambiance

28 Aout 2015 – Après une 12ème édition sur le thème de l’espace, le Festival Rock en Seine revient au parc national de Saint Cloud avec un tout nouveau décor et une nouvelle ambiance : « La Jungle ». Pour l’occasion un petit espace bien délimité au centre du parc a été dédié au thème avec une exposition photo autour de la faune et un parcourt assez atypique permettant de nous mettre dans la peau d’Indiana Jones. L’expo Rock’Art est une nouvelle fois reconduite, donnant la possibilité aux festivaliers de flâner entre les 40 posters d’illustrateurs réalisés spécialement pour cette édition de Rock en Seine autour des groupes programmés.

Une grosse partie du Festival est également consacrée aux entreprises partenaires avec l’installation de stands Nikon, Bonobo Jeans, SFR, SNCF, Microsoft, Ben & Jerry’s ou encore Guitar Hero. Ces espaces nous transportent dans une publicité géante qui est assez oppressante et empiètent sur les bars et stands de restauration qui sont quant à eux trop peu présents. Dommage.

Côté statistiques, cette édition 2015 de Rock en Seine a une nouvelle fois été un succès avec les 3 soirées qui ont affichés complets pour au total 120 000 billets vendus. Le festival attire de plus en plus d’étrangers avec pas loin de 10 % de britanniques et un peu moins de 5% venant d’autres pays européens. Au vu du succès de ces dernières éditions de Rock en Seine, les organisateurs nous ont confiés vouloir agrandir le festival avec la création d’une nouvelle scène plus électro dans les hauteurs du parc de Saint Cloud. Nous verrons l’année prochaine si cette envie devient finalement réalité.

Avec plus de 60 concerts programmées sur 5 scènes, il nous a été impossible d’assister à tous les concerts souhaités et nous avons dû faire face à des choix draconiens. Revenons sur les 10 concerts qui ont, à nos yeux, marqués positivement ou négativement cette 13ème édition du festival Rock en Seine.


GHOST : La touche métal du Festival

Ghost

Ghost

Ce sont les suédois de Ghost qui ont eu la lourde tâche d’ouvrir cette 13ème édition de Rock en Seine sous la grisaille parisienne. Les fans sont venus en grand nombre découvrir en live les titres de l’excellent nouvel opus du groupe sorti une semaine plus tôt. Avec un style mélangeant Doom Métal et sonorités pop et un visuel unique, le groupe a su toucher une communauté de plus en plus grande, pas forcément adepte de la scène métal classique.

Avec ce nouvel album, Papa Emeritus III au chant fait volt face par rapport aux précédents concerts du groupe : une position plus en avant et un partage constant avec le public. On le retrouve même très déconeur à l’opposé de son personnage fictif de “Pape des satanistes”. Même les très nombreux festivaliers qui se demandaient en début de set “Mais c’est quoi ce groupe”, sont finalement convaincu par l’atmosphère générée lors de leur prestation. On notera quand même l’hérésie d’avoir mis un tel groupe en pleine journée.


RODRIGO Y GABRIELA : Un set efficace mais trop peu renouvelé

Rodrigo y Gabriela

Rodrigo y Gabriela

D’un côté une jupe et un haut rose avec des bottes noires et de l’autre jean, t-shirt et baskets ; Tous deux guitares acoustiques à la main. On parle bien sur de Rodrigo y Gabriela, ce duo mexicain unique qui enflamme les scènes avec leurs rythmes endiablés ! Il s’agit ici de leur première apparition à Rock en Seine. Ils semblent complètement dans leur monde et l’on sent une très grande complicité entre les deux virtuoses. Le public commence déjà à s’ambiancer et ressentir cette musique venue d’ailleurs, d’un autre pays. Venant de l’univers du métal, nous avons eu le droit à une sublime reprise Orion de Metallica. Les deux artistes déploient une incroyable énergie et Rodrigo s’amuse même, comme à son habitude, à faire un solo avec une bouteille de bière. Au cour du set, une trentaine de jeunes du public sont invités à danser sur scène et alors tout Rock en Seine se déchaîne et vibre au son des guitares. A la fin le guitariste John Butler, sera invité à jouer avec le duo pour une reprise de Happy de Pharrell Williams. Au final les deux nous auront délivrés un set diablement efficace mais trop peu renouvelé.


F.F.S. : La déception du festival

FFS

FFS

Sur la scène de la Cascade au fond bleu avec une affiche composée de six têtes distinctes, une collaboration américano-écossaise est en place : Franz Ferdinand et les frères des Sparks. Au total 6 musiciens pour nous jouer les morceaux du premier disque de F.F.S.. Chacun à sa manière y apporte son savoir faire et ses tubes comme Take me Out ou This Town Ain’t Big Enough For Both Of Us. On sent un public partagé entre ces deux groupes. Mais qu’importe, l’énergie est là, voir même un peu trop avec Russell Mael poussant le jeu sur scène. Un peu plus loin des premiers rangs, on sent un public peu réactif, la musique ne semble pas assez entraînante. Vers la fin, nous avons droit à une performance à quatre autour du piano de Ron Mael, mais là non plus ça ne prend pas et reste très moyen. Malgré le second degré, l’énergie déployée et une collaboration de qualité, le public de Rock en Seine reste dubitatif.


KASABIAN : La véritable tête d’affiche du festival

Kasabian

Kasabian

Changement d’ambiance, une scène noire avec pour seul fond les chiffres 48:13 en rouge ; nom du dernier album du quatuor anglais Kasabian. Le groupe arrive sur scène et démarre déjà très fort sur Bumblebee. Le guitariste Sergio Pizzorno, vêtu d’un déguisement de squelette saute dans tous les sens et chauffe un public assez jeune. Devant, c’est la folie sur Days Are Forgotten avec un jeu de lumières très électriques. Et puis le calme fait place à Rock en Seine sur la magnifique reprise de People Are Strange, des Doors. Enfin, on termine en beauté avec une musique complètement folle, Treat, avec des rayons verts venus d’un autre monde et un public s’époumonant sur les paroles. Kasabian nous a proposé une magnifique fin de soirée bien active qui restera la meilleure performance des 3 têtes d’affiche du Festival !


GLASS ANIMALS : La pop électrique génialement déconnecté de la réalité

Glass Animals

Glass Animals

Un petit tour vers la scène Pression Live vous fera rencontrer des artistes sortant de la jungle musicale. On découvre Glass animal, un groupe jeune à la pop électrique complètement déconnectée de la réalité. Ils nous emportent dans leur univers sur fond vert et bruit de jungle, rentrant parfaitement dans le thème de Rock en Seine 2015. Le public se fait beaucoup plus jeune, mais est néanmoins au rendez-vous et les places se font rare devant cette petite scène. Le groupe nous livre son premier et unique album Zaba. La performance sur Gooey est simplement incroyable et le public suit complément. Dave Bayley est très présent sur scène et en réelle communion avec sa musique et son public. L’ambiance est planante et nous permet de nous ressourcer avant de repartir sur de plus grandes scènes.


THE LIBERTINES / JAMIE XX : Le plus gros dilemme du festival

The Libertines

The Libertines

D’un côté The Libertines, sur la Grande Scène, ce groupe qui a énormément fait couler d’encre cette année après l’annonce de leur reformation, et de l’autre côté, sur la Scène de l’Industrie, le jeune prodige de l’électro britannique, Jamie XX, issu du trio The XX et qui a récemment sortie un magnifique premier album : In Colour. Les programmateurs de Rock en Seine nous ont proposé ici le plus gros dilemme de cette 13ème édition. Ce choix cornélien étant impossible à réaliser, nous avons décidé d’assister au début du set de The Libertines et à la fin de celui de Jamie XX.

Les meilleurs ennemis et leaders de The Libertines, Carl Barât et Pete Doherty, font leur entrée pile à l’heure (incroyable) et ce bras dessus, bras dessous. Les querelles qui ont fait exploser le groupe en 2004 semblent bien loin, mais la qualité de la performance vocale des deux compères est également en dessous de ce qu’ils proposaient 10 ans plus tôt. Cependant, The Libertines nous ont concocté une setlist parfaite composée en majorité des titres du premier album, Up the Bracket, des meilleures morceaux de leur second album éponyme et de 4 titres extraits de leur nouvel album Anthems For Doomed Youth. Malgré une performance loin d’être parfaite, le public de Rock en Seine rentre parfaitement dans ce show. Heureusement que le public parisien était au rendez-vous pour entonner cette succession de tube. On notera tout de même l’incroyable prestation derrières sa batterie de Gary Powell qui relèvera à lui seul la prestation du groupe.

Changement de style avec Jamie XX seul derrière ses platines, avec en fond de scène une énorme boule à facette. Le DJ londonien reprendra à la perfection pendant un peu plus d’une heure les titres de son album In Colour ainsi que d’anciens single comme I’ll Take Care of U ou Far Nearer. On retrouve dans ce live toutes les sonorités qui font la particularité de Jamie XX à la fois house, trip-hop que électro. Le jeu de lumière est maitrisé à la perfection et le public, hypnotisé par le show, n’a cessé à aucun moment de danser.


POND : La perfection du rock psychédélique

Pond

Pond

Même si le groupe Pond, composé de 3 membres de Tame Impala, en est à leur 5ème album, il est à nos yeux l’une des révélations de ce festival. Grave erreur de notre part de ne pas avoir connu avant. Pond vogue un peu sur les terres de Tame Impala avec un côté plus rock, tout autant atmosphérique, une déco plus minimaliste et moins psychédélique, mais surtout avec un chanteur guitariste, Nick Allbrook, ultra énergique, aux antipodes de Tame Impala.

Le groupe a joué sur la petite scène Pression Live qui a rapidement été prise d’assaut. Il a même été difficile de s’y frayer une place. Pour le coup Pond vole la vedette à Juan Wauters qui jouait en parallèle sur la Scène Cascade, 2ème plus grosse scène du festival, devant à peine plus de 200 personnes.


LAST TRAIN : Le renouveau du rock français

Last Train

Last Train

Après The Libertines c’était certainement le concert avec l’esprit le plus Rock’N Roll du weekend. La révélation des derniers Printemps de Bourges et petit protégés de Francis Zégut étaient attendu de pied ferme sur la Scène de l’Industrie. Le public composé de fans et de curieux se sont pris en pleine tête, et ce dès les premières notes, une énorme dose de rock tinté de blues. Last Train donne absolument tout n’hésitant pas à nous proposer une semi destruction de scène et d’instrument en fin de set. Ce jeune groupe venu tout droit de Mulhouse est ce qui se fait de mieux en rock français depuis ces 10 dernières années et on attend avec impatience la sortie courant 2016 de leur premier album.


SEINABO SEY : La révélation du festival

Seinabo Sey

Seinabo Sey

Seinabo Sey est à nos yeux LA révélation de cette édition 2015 de Rock en Seine. La suédoise de 24ans a débuté son set devant un parterre bien vide mais a su attirer, envouter et conserver des festivaliers curieux même si en parallèle l’électro-dance de Hot Chip battait son plein sur la Grande Scène. Seinabo Sey c’est un mélange de Soul avec une pointe d’électro-pop qui nous emporte dans un monde trop peu emprunté par les autres groupes. Le coup de grâce, pour les finalement nombreux festivaliers qui sont restés jusqu’à la fin du set, a été l’interprétation de son titre à succès Younger. Un show absolument magique qui a malheureusement été raté par de trop nombreuses personnes !


CHEMICAL BROTHERS : Le meilleur de l’électro en live

The Chemical Brothers

The Chemical Brothers

Les organisateurs ne pouvaient pas choisir meilleur groupe pour clore en beauté cette 13ème édition. Même si leur dernier album, Born In The Echoes, est assez décevant, sur scène le duo britanique est fidèle à leur réputation : le meilleur groupe électro en live. Pendant 1h30 les bits n’ont pas cessés d’emporter une foule compacte et surexcitée. Les titres phares du groupes se sont succédés comme Galvanize et Hey Boy Hey Girl, et on s’est même surpris à aimer en live les derniers morceaux de The Chemical Brothers. Côté scène le duo fait le carton plein avec un écran géant projetant des vidéos assez sombres et un jeu de lumière impeccable. On regrettera quand même les pogos de certains festivaliers qui n’avaient rien à faire sur ce genre musical.


TOUTES LES AUTRES PHOTOS

Tame Impala

Tame Impala

Tous les autres groupes en photo : Throes + The Shine, John Butler Trio, Benjamin Clementine, The Offspring, Handbraekes, Son Lux, The Macabees, Balthazar, Ben Howard, Stereophonics, Interpol, Fuzz, Hot Chip, Jungle, Tame Impala, Alt-J.

Auteurs : Alexis Cordero & Antony Chardon

Photographe : Antony Chardon