Panorama sans titre2

23 août 2014 – Samedi, le week-end est bel et bien là. On retourne dans l’univers parallèle que représente Rock en Seine, prêts à explorer cette vaste galaxie du rock et la soucoupe volante qui trône à l’entrée du festival n’est pas là pour nous contredire ! La programmation, quant à elle, présage de belles émotions encore.

Junip – 16h15 

Le soleil parisien est de sortie et sur la pelouse de le Scène de la Cascade les festivaliers planent… C’est José Gonzales et les membres du groupe suédois Junip qui sont responsables de ce doux moment. Chanceux, nous le sommes, car Rock en Seine est la seule date française de Junip en 2014. Batterie, basse, clavier, machines, percussions, gratte acoustique et la douce voix de José, le combo parfait pour dérouler une pop folk soyeuse et psychédélique jusqu’au final sur le morceau Line Of Fire. Il est déjà temps pour le groupe d’abandonner un public conquis.

Alb – 17h10

Direction la Scène de l’Industrie, et la prestation de Alb. Clément Daquin arbore un t-shirt Ne Me Quitte Pas et une guitare rouge. Il est accompagné de son batteur motivé, au look rappelant celui d’un certain Brodinski. Le jeune français, artisan d’un trip electro-pop futuriste, nous fait part de son bonheur d’être présent ici avec nous. Il chante en anglais des chansons telle que Never Miss You, se rapprochant du clavier pour l’intro avant de reprendre sa guitare. C’est également au synthé qu’il interprètera les titres Ashes ou Whispers Under the Moonlight. Puis il nous fera part de cette réalité : il n’a jamais vu autant de lunettes de soleil ! Avant de nous présenter Raphaël, c’est ainsi que se prénomme le batteur qui l’accompagne, le laissant nous jouer un solo de batterie pendant qu’il réalisera un cliché de nous, public. Suivra une interprétation de la célèbre mélodie de Mario Bros, savant mélange geek-romantique ce Clément ! Enfin vient l’interprétation de Oh! Louise, morceau inspiré par sa fille, avant de nous laisser prendre l’apéro, dit-il.

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Cheveu – 18h50

Pour ceux qui, comme moi il y a encore 4 jours, ne connaitrait pas Cheveu, il s’agit là d’un groupe bordelais puissant de folie, dégainant un joyeux bordel électro rock. Le public de la Scène de l’Industrie en tout cas a l’air d’apprécier se bousiller les tympans, et slamer dans des bateaux gonflables. Vers 19h30 est interprété le titre aux beats inquiétants : Polonia. Cheveu avec sa voix carrément destroy, monte sur son synthé, Cheveu est applaudi tel un messi et Cheveu  balance sa canette sur son public avant de s’en aller.

Portishead – 20h45

La foule s’amasse devant la Grande Scène, et pour cause : Portishead, légende du trip-hop, groupe aussi mystique que mythique s’apprête à exprimer 20 ans de carrière. Le collectif prend place, sur les écrans images abstraites et colorées et retransmission visuelle de la scène en noir et blanc se relaient. Le concert débute avec le morceau Silence, intro de leur dernier album, avant d’enchainer sur le célèbre Mysterons. Quelques poignées de minutes plus tard autre titre de l’opus Dummy qui fête cette année ses 20 ans : Sour Times. Sur les coups de 21h30 alors que les premières notes de Glory Box se font entendre, le public réagit par des cris, immédiatement portables et appareils photos sont dégainés. Ce moment où Beth Gibbons nous demande une raison pour nous aimer est à la hauteur de nos attentes, forcément. Étrangement après ce morceau, le public s’étiole.. “Et sinon t’es venu pourquoi toi ? Bah pour entendre la chanson la plus connue”. Le concert suit son cour, gracieux mais Beth reste très (trop) immobile sous sa parka derrière son micro, sans doute une habitude. Et quand sa voix monte haut (très haut) la résonance micro n’est pas vraiment belle à entendre. Le live se termine avec une grosse ovation du public à laquelle suivra un rappel.

Portishead-©Nicolas Joubard-5024

Flume – 22h

On s’empresse de rejoindre la Scène de la Cascade pour y découvrir le set du puissant espoir de la scène electro, le (très) jeune australien Flume. Le live débute sur un remix teinté hip hop, en fond de scène l’écran projette les images en noir et blanc d’une jeune femme. Deuxième morceau : Get Free par Major Lazer. Elle est là la touche réputée de Flume : transcender des featurings élégants. Vers 22h30, c’est l’excellent remix du titre de sa voisine néo-zélandaise Lorde : Tennis Court, qui retentit. 23h, le moment que l’on attendait tous, l’écran se teinte de noir, doucement les premières notes parfaitement calibrées du brillant remix You and Me de Disclosure se distinguent et c’est l’explosion de CE clip laissant entrevoir un couple s’embrassant sur fond rose. Moment du live que la moitié du public présent possède désormais sur son smartphone. C’est ainsi que s’achève le live de Flume, même si l’on souhaite intensément que ce morceau dure aussi longtemps que ce baiser langoureux.

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The Prodigy – 23h

Rave Party au Parc St Cloud ? Face à la Grande Scène, 40 000 festivaliers prêts à prendre un sacré shoot de Big Beat. The Prodigy mené par Keith Flint envahit la scène, mais aussi le corps et l’esprit de ses spectateurs. “I want to see all the fucking French party people !”  la masse de festivaliers est tout acquise à sa cause. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que Vodoo People déchire l’ambiance de toute ses forces. Durant le concert on verra des gens sortir de la meute de festivaliers transpirants, secoués, étourdis par le déluge de folie qu’ils viennent d’encaisser, car oui, The Prodigy samedi soir c’était un tabassage électro-rock qui a remué beaucoup de pogos. Vers minuit le brulant World’s on Fire enflamme de plus belle un public qui ne réclame aucun répit. Ainsi la deuxième soirée de Rock en Seine s’achève sur un concert sauvage qui était très attendu par le public.

The Prodigy-©Nicolas Joubard-9526

Auteur : Vanessa Eudeline

Photos : © Victor Picon, Nicolas Joubard et Sylvere Hieulle – Rock en Seine