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De retour pour une 5ème année, le Pouzzafest (festival de musique punk et ska) entonnait le Centreville de Montréal avec des concerts dans des salles de spectacles, ainsi que sur une scène érigée en l’honneur du festival. Au total, c’est près d’une centaine de groupes locaux et d’ailleurs qui ont offert des spectacles pour presque tous les goûts, portaient honneur au savoureux mélange de la poutine et de la pizza! Beaucoup de musique, beaucoup de bière et plein de plaisir! J’ai donc fait un tour de l’évènement, accompagné de la charmante photographe Laura Boisvert. En voici mon rapport!

VENDREDI

Rayguns Cowboy

Première soirée le vendredi soir pour débuter avec le premier groupe du festival sur la scène Pabst, coin Clark et Maisonneuve, où on y retrouve une petite scène standard, avec peu de spectateurs pour le début (quand même à 17h directement après la job un vendredi soir!). Le groupe Rayguns Cowboy arrive donc pour offrir un petit set de leurs compositions extrêmement énergique, avec une musique style psycho-bily, avec des musiciens colorés, au style rock and rollskapunk. Ça commence bien! Un groupe que je vous conseille fortement si vous êtes un fan de Gutter Deamon!

Audio/Rocketry

La soirée continue avec la musique de Audio/Rocketry qui partage leur musique bluegrass-punk relativement linéaire et prévisible, mais sans manquer dans l’efficacité. Pour leur 2ème passage au Pouzza, le groupe propose des pièces de leur dernier album, et gratte la mandoline et la guitare acoustique joyeusement à la Floggin Molly.

Peace Be Still

On change de spot! Et on fait un petit détour aux Katacombes, pour prendre le pouls du groupe Peace Be Still qui offre leur spectacle aux quelque 20 auditeurs de la salle… Avec raison car le groupe n’offre pas le show le plus convaincant de la fin de semaine, pour du grunge standard, du feedback trop présent, et des musiciens un peu trop relax. La foule applaudit poliment, mais sans plus.

Kim Shattuck

Retour vers le stage Pabst pour écouter les chansons de Kim Shattuck, qui nous propose ses chansons personnelles au ton pop-folk, ainsi que celle de son groupe The Muff, mais seule, accompagnée de sa guitare électrique. Honnêtement, j’espérai plus de cette prestation; une artiste d’expérience comme elle qui n’arrive pas tout à fait à embarquer la foule avec ses compositions très simples, peu originales, et qui aurait avantage à être accompagnée d’un groupe complet, question de rajouter de la chair autour de l’os.

Jeff Rosentock

C’est donc avec l’espoir que Joey Cape fera mieux plus tard que je me dirige alors vers les foufs pour assister au party de Jeff Rosentock. Rapidement, la formation entre dans mon top 3 des artistes du festival avec une performance rempli d’énergie (de crack?! ) et de solides chansons punk rock. Le guitariste-chanteur profite aussi d’une des pauses pour faire de la sensibilisation sur les « attaques sexuelles » que certaines auditrices sont malheureusement victime dans des spectacles de ce genre, et comme quoi il ne fallait pas hésiter à dénoncer les agresseurs. Un message bien placé et bien reçu de l’auditoire!

Joey Cape

Retour une dernière fois pour le spectacle de Joey Cape au Stage Pabst. Accompagné de son pianiste, il interprète des chansons de son groupe le plus connu Lagwagon (eh non! pas de Bad Astronaut…) mais d’une manière douce et « gentille », ainsi que ses compositions acoustiques pour adoucir les punks de la place des festivals. C’est sans stress et dans le bonheur qu’on entonne tous ensemble nos succès préférés comme To All My Friends, Making Friends et Bomb Away. Il finit sa liste avec une chanson écrite exclusivement pour sa ville préféré; Montreal, interprétée avec l’aide de l’organisateur du festival; Hugo Mudie.

Chumped

Enfin satisfait d’une belle prestation acoustique, je finis la soirée pour un dernier spectacle aux Katacombes avec Chumped pour du punk rock sympathique et efficace. La chanteuse profite elle aussi de cette salle pleine à craquer pour passer un message de sensibilisation contre les attaques sexuelles lors des concerts (on s’est passé le mot ou quoi!?).

Dodo!

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SAMEDI

Samedi après-midi, on commence la soirée encore une fois à l’extérieur, après le segment « pour enfants » du festival avec le Pouzza Bambino, où les jeunes allaient s’amuser dans des structures gonflables, érigées spécialement pour l’après-midi. En bonus, deux des tortus ninjas sont venu faire un coucou aux petits amis et leur offrir de la pizza gratuite. Trop gêné, je ne suis malheureusement pas allé faire un câlin aux tortus comme les jeunes… Mais bon! Honnêtement c’est une très belle initiative de la part des organisateurs d’avoir ouvert le festival à une « clientèle » de la sorte avec ce côté plus « familial » en prenant en compte les réalités des fans avec des familles. Comme quoi, le punk, ce n’est pas juste pour les jeunes adultes sur le party 24/7!

No Such Noise

Sur ce, on écoute le travail de No Such Noise qui joue du pop-punk à la New Found Glory ou du All Time Low, accompagné de cuivre. Les pièces s’enchaînent bien et elles sont bien construites, et sont très « accessibles » tant pour les fans que pour les passants du Centreville.

Dutch Nugget

On fait un petit tour au Katacombes pour écouter les artistes locaux du groupe Dutch Nugget. Avec un air de trash déjà bien rempli, le groupe au style pop-punk début 2000 enfile des pièces de skate punk, pour leur 2ème année de file au Pouzza. Les gars sont ben smatt et laissent un beau souvenir aux nostalgiques du skate punk!

Barrasso

Un détour au foufs pour voir la gang de Barrasso, qui nous envoient leur musique plus ou moins hardcore à la Alexisonfire. Barrasso se promène pas mal de ces temps si! Avec leur musique francophone, ils seront de passage au Rockfest et au Rockaganza cet été! En plus de leur album qui arrive en juin, ce groupe va faire parler d’eux, moi j’vous le dis!

Counterpunch

Counterpunch qui arrive ensuite pour délivrer leur musique punk mélodique à la Mute, pour une belle prestation somme toute. Rendu là, ça fait beaucoup de shows que je vois, peut-être était-ce la fatigue ou le mauvais positionnement mais la qualité sonore ne leur faisait pas honneur… Malgré tout, la présence et le charisme étaient au rendez-vous! Ils finissent même avec une petite reprise de No Use For A Name avec International You. S’en est émouvant! :’D

The Beatdown

Retour immédiat pour la scène extérieure, où on fait la rencontre de The Beatdown qui nous présente le ska le plus relax qui a pas! C’est joyeux, c’est catchy, c’est entraînant! Ça sonne comme du reaggae avec de l’harmonica, avec plein de passes ou le chanteur nous invites à l’imiter! Ça fit clairement avec l’ambiance qui règne sur le terrain; assis sur la pelouse, petite bière à la main, pour profiter de la musique et l’été! Le monde danse avec la joie au cœur, c’est beau à voir!

Bruce Lee Band

Arrive ensuite un groupe que j’appréhendais avec impatience, le Bruce Lee Band. Juste pour vous dire, le Bruce Lee Band figure maintenant dans mon top 5 des meilleurs bands de ska (sans conteste!). Avec deux trompettes, un trombone et deux saxophones ténor (en plus du classique trio guitare, basse et batterie), les musiciens en costumes donnent une prestation sans répit, avec une énergie folle, des chansons rapides, biens exécutées et entrainantes qui fait danser tout l’auditoire. On apprécie aussi le retour de Jeff Rosentock au ténor, au clavier et au Red Bull. Sans nul doute, la foule se réchauffe pour les Planet Smashers!

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DIMANCHE

Jour 3, dimanche, un dernier sprint de punk avant la rédaction!

Penske File

Pour débuter cette dernière journée de festivité, le groupe Penske File aborde leurs chansons pop-rock punk un peu trash, sur les planches de la scène extérieure. Une belle musique de party pour accompagner les dernières bières du festival!

East-End Radical

On reste au soleil pour écouter le quatuor d’East-End Radical qui rappelle beaucoup les chansons de Social Distortion. La musique est bien, mais l’ambiance avec la belle température fait tout le charme du numéro. En plus de la visite du chanteur dans la foule pour la dernière pièce, les festivaliers semblent ravis! Pour les curieux, le groupe Montréalais sera de retour en spectacle en août prochain dans la métropole (date et endroit à confirmer).

Heartsound

Après un court souper, de retour à la scène Pabst pour voir le spectacle de Heartsound qui propose des chansons genre punk mélodique, aux teintes de Rise Against (le vieux!) ou de Strung Out. Un groupe fort intéressant qui réveille la foule qui approche du millier à ce stade. En passant, la formation de Heartsound détient une guitariste très solide et charismatique comme on en voit trop peu souvent! Ça fait du bien de temps en temps la gent féminine dans des groupes!

Sales Majestés

Par la suite, les Sales Majestés arrivent devant la foule clinquée et prête à tout. C’est comique les Sales Majestés; en gros c’est du Anti-Flag mais français. Les textes ressemblent, les musiciens ressemblent, la musique ressemble! C’est fort sympathique! Le chanteur flatte son auditoire en spécifiant que Montréal est un meilleur public que Paris!

Punk Rock Karaoke

La scène extérieure se ferme enfin sous la musique du Punk Rock Karaoke, où une liste avait été laissée à la disposition des futurs chanteurs pour plus tard accompagner les légendes du punk (notamment Derek O’Brien de Social Distortion et Greg Hetson de Bad Religion). Au menu, beaucoup de classique du répertoire punk, surtout des années 90 avec The Offspring, Green Day, Bad religion, Social Distortion, Black Flag et beaucoup d’autres. Bien sur, quand c’est monsieur-madame tout le monde qui prend le micro, il faut s’attendre à avoir des performances assez moyennes, mais en général, les chanteurs savent ce qu’ils font. Du moins.. assez pour ne pas avoir l’air trop fou!

Powernap

Et je termine mon festival au Katacombe pour me laisser bercer par la musique de Powernap, un des projets d’Hugo Mudie. Un groupe très humble qui joue sans prétention des compositions punk, avec des musiciens qui, sans stress, parle de leur fin de semaine entre les pièces. La foule, pendant ce temps, démarre un trash « au ralenti » pour le fun! C’est original et assez sympathique à voir; le trash le moins violent qui soit!

En somme, le festival avait beaucoup à proposer, et la scène stratégique a été un élément-clé du festival, avec sa programmation très variée et définitivement accessible au public extérieur qui était curieux de voir ce que pouvait être le Pouzza Fest. Pas d’émeute, pas de violence, de vandalisme, ou de conflit, la communauté punk a bien géré ces événements pour que tous aient une expérience des plus favorables pour contredire l’opinion publique! Dans les festivals comme dans la vie, faut choisir ses combats! Alors il est certain que je n’ai pas pu assister à tous les spectacles qui se déroulaient en même temps. Comme toujours, il est dommage que l’attention du public se tourne pratiquement toujours vers les plus gros groupes que les petits bands locaux, ce qui fait qu’on a tendance à délaisser les spectacles aux frites alors, au piranha bar ou même au TRH bar. Reste que la passe du festival était un outil fort pratique pour profiter de la fin de semaine au max, et que la scène extérieure est un des points forts pour l’accessibilité du festival. Bravo aux organisateurs et à leur beau projet, en espérant d’avoir autant (sinon plus!) de plaisir l’an prochain!

Auteur: Francis M.Desmarais

Photographe: Laura Boisvert