Popa Chubby 17

22 mars 2015 – La pluie n’aura pas réfréné les gens en ce dimanche soir, on ne voit pas le bout de la file qui patiente devant le Bikini. Quitte à avoir le blues, autant l’avoir dans les oreilles, et c’est en compagnie de Ted Horowitz alias Popa Chubby que ça se passe. Chanteur et guitariste inspiré par de grands noms tels que Jimi Hendrix ou Jimmy Paige et par l’éclectisme culturel qui caractérise sa ville natale New-York,  il a su créer son propre style. Il s’agit d’un style moderne aux sonorités majoritairement blues et rock mais aussi jazzy, pop et même rap. Il revient pour célébrer ses 25 ans de carrière avec une trentaine d’album à son actif dont I’m Feeling Lucky sorti en 2014. « Pop  a Chubby » en argot cela signifie « avoir une érection », alors ce soir le bluesman nous donnera-t-il autant de plaisir ?

Les lumières s’éteignent à 20h17 pour une petite mise en bouche, qui n’était pas annoncée, offerte par Dave Keyes, le claviériste  et chanteur new-yorkais qui accompagne Popa Chubby. Un grand monsieur qui se produit sur scène depuis plus de 20 ans (à la télé, à Broadway..), délivrant des mélodies teintées de blues, soul et boogie-woogie sur son clavier et avec bonhomie . Coiffé de son béret, l’artiste nous inondera de sa bonne humeur durant une vingtaine de minutes avec des morceaux rythmés comme Didn’t it Rain et d’autres plus calmes comme Never Say Goodbye. Un grain de voix très agréable, de simplicité et de la musicalité, une jolie introduction bien accueillie par le public.

La salle se rallume, Popa Chubby traverse la foule pour rejoindre la scène, il passe devant nous, décrochant un grand sourire et quelques mots « Yeah New York ! » en voyant le t-shirt de ma collègue. 20h55, la pénombre retombe progressivement, le bluesman au chapeau melon s’installe sur son tabouret et attrape sa fidèle Fender absolutly vintage. Il est rejoint par ses musiciens : Dave, toujours au clavier, ainsi que Francesco et Andréa Beccaro respectivement à la basse et à la batterie. Le premier morceau démarre, c’est blues et rock’n’roll, la soirée s’annonce bien. Quelques mésaventures viendront néanmoins s’immiscer dès le second titre, il casse une corde (cela se reproduira plus tard encore) et se coupe le doigt : « c’est la vie » nous dit-il et c’est reparti : Rock Me Baby ! Popa Chubby a beau être assis, son énergie n’en n’est pas moins présente. Quand il joue, c’est tout son corps qui s’exprime, des tonnes de mimiques et le sourire aux lèvres il prend du plaisir et ça se voit ! Quelques problèmes de réglage viendront perturber 2, 3 fois le set durant la première heure. Le guitariste s’arrête, râle et c’est l’occasion pour lui de lâcher un peu de français « c’est la merde ! », il a de l’ humour et son public apprécie. Des reprises dont Hey Joe de Jimi Hendrix, Sympathy For The Devil des Stones, des nouveautés : I’m Feelin’ Lucky, Rock on Bluesman. Il fera même un clin d’œil cinématographique avec Godfather’s Theme(Le Parrain) et Misirlou (Pulp Fiction)… Le show d’une durée record de 3h30 est bien équilibré et le temps passe vite.  Le public s’amuse, on danse, on chante du vrai rock (utilisation de la pédale wah-wah)  et du blues, ça fait un bien fou. Popa Chubby a la musique qui coule dans les veine, ça se voit, ça se ressent. Sa voix bluesy et chaleureuse s’accorde parfaitement à son physique généreux, et généreux il l’est complètement, il se donne. Il laissera chacun de ses musiciens jouer un morceau, et s’adonnera à un duel de batterie avec Andréa. Un moment très sympa bien que je n’aurais pas aimé être à la place de la batterie…il a une sacrée force le Popa, il va même balancer la cymbale à grands coups de tatane !  Encore une bonne demi-heure de musique avant la fin du concert, le showman, qui a remis sont chapeau, viendra flirter avec le public en bord de scène pour terminer en beauté.

Un petit voyage en club new-yorkais, une soirée sous le signe du rock et du blues mais aussi de l’humour. Popa Chubby est un vrai personnage, talentueux et fort sympathique. Un mec qui vit sa musique, quand il fait glisser ses doigts sur le manche de sa guitare c’est tout son être qui s’anime, il transpire et nous inonde de sa sublime musicalité ! 3h30 de show ! Impressionnant ! Merci à Dave, Andréa et Fancesco ainsi qu’au Bikini et Bleu Citron.

Auteur: Fanny Dudognon

Photographe: David Torres