OSI (Office of Strategic Influence) est le projet de Jim Matheos (de Fates Warning), Gavin Harrison (Porcupine Tree) et Kevin Moore (ex-Dream Theater). Comme de grosses pointures, dans le genre Mike Portnoy, Sean Malone ou Mikael Åkerfeldt, sont passées par cette formation, on peut considérer qu’il s’agit d’une sorte de « Supergroup » du prog. On est loin des Dream Theater, Symphony X et autres maniaques des prouesses techniques. Ici, on fait dans la subtilité : chansons bien ficelés, tonalités riches et structures d’album jouant avec plusieurs tensions.

Donc, avec ça en tête, Fire Make Thunder, ça sonne comment? Ça dépend de l’angle sous lequel on le regarde. C’est un relativement bon successeur à Blood, précédent album du groupe ayant reçu d’excellentes critiques, en ce sens qu’OSI emploie une formule similaire. Le son n’a pas drastiquement changé, perdant peut-être un peu de lourdeur. Donc, comme règle générale dans ce cas-ci, si on a aimé Blood, on aimera Fire Make Thunder. Et l’inverse est aussi vrai.

Les membres d’OSI ont la réputation de beaucoup jouer avec différents niveaux de tension musicale, et ne décevront pas avec cette récente sortie. De fait, l’ensemble se lie bien, et devrait être écouté d’un trait. Quand on le prend pièces par pièces, par contre, c’est là que les problèmes apparaissent. Des morceaux comme Indian Curse ou For Nothing, par eux-mêmes, sont relativement vides comparativement au reste de l’album. À l’inverse, des morceaux comme Cold Call, Guard, Big Chief II ou Enemy Prayer sont très bien construits et apportent cette petite touche de richesse mélodique qui ferait sinon cruellement défaut à l’œuvre.

Aussi, quand on compare avec son prédécesseur, Fire Make Thunder manque de couilles. L’essentiel de la testostérone est concentré dans la piste Big Chief II. Bon, rendons à César ce qui est à César, quand j’écoute cette piste j’ai le goût d’aller chasser l’ours uniquement d’un tomahawk et de mon chest poilu. Elle se termine cependant trop tôt pour aboutir sur les harmonies country de For Nothing, et ça, c’est du grand art de cockblocking pour mes oreilles. Pour un amateur de métal, c’est l’équivalent de se faire inviter à manger un steak de bison hors de prix par une blondasse 34DD pour finalement se retrouver au Burger King avec sa grand-mère.

Est-ce que Fire Make Thunder est un bon album? Oui, si on le regarde comme un album de rock progressif. Il y a un beau souci artistique dans la recherche tonale et rythmique, sans que ça devienne du n’importe quoi. Sinon, on sera cruellement déçu si on s’attend à du lourd de chez lourd.

Note : 7/10 (Très bon)

OSI “Fire Make Thunder” album sampler by Metal Blade Records

Auteur : Alex Luca