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4 août 2013 – Troisième journée au soleil à se nourrir de popsicles aux fraises et à s’hydrater à la bière. Aujourd’hui la foule est un peu plus calme et on tente tant bien que mal de se trouver un espace de gazon synthétique le plus propre possible en attendant Mumford & Sons.

Les Sœurs Boulay

L’apparition des Soeurs Boulay constituait une des seules performances francophones d’Oshega pour cette édition 2013. Rendez-vous à 14h15 à la scène des ARBRES. En mode ambiance légère, le duo de Gaspésiennes adorable n’aura eu aucun mal à charmer la foule, lâchant même un « Est-ce qu’on peut vous amener partout avec nous? On vous aime! » Un sentiment partagé. Mais même si nous aussi on les aime, c’était sans compter sur le système de son de la scène VERTE qui faisait aujourd’hui encore des siennes en enterrant parfois les voix angéliques des deux sœurs. Dommage. On pourra toutefois les retrouver en tournée cet automne à travers le Québec.

Frightened Rabbit

Malheureusement la foule trop dense et la lenteur due à la grosse soirée du samedi ne m’ont pas permis d’atteindre la scène avant la fin du spectacle… Néanmoins, The Loneliness and the Scream, le dernier morceau joué, était à la hauteur de mes attentes, et la réponse de la foule semblait adéquate pour le groupe vivant et joyeux qu’ils forment! Je vous conseille vivement de découvrir Frightened Rabbit surtout si, comme moi, vous l’avez manqué à Osheaga cette année …

Icona Pop

Le duo des pétillantes suédoises formées en 2009 prenait d’assaut la scène VERTE dimanche vers 16h20 avec leurs robes métalliques colorées. Leurs singles We Got The WorldGirlfriend et I Love It ont su faire danser la foule jusqu’à l’arrivée de l’orage, de même que pendant le déluge. Malgré cette débauche d’énergie, on regrettera cependant le rendu live avec des prestations vocales loin des versions enregistrées.

Charles Bradley

Que dire de ce phénomène, si ce n’est que ce vieil homme est tout sauf barbant? On a eu droit à tout un show ce dimanche, palpitations y compris (dues aux déhanchements légèrement obscènes du vieux bonze…). À 65 ans, Charles Bradley a eu la vie dure et n’a acquis une véritable popularité que récemment avec deux albums studio en 2011 et 2013. Mais quels albums! On se sent transporté avec sa soul transcendante à l’image de James Brown, et des morceaux tels que Love Bug Blues, How Long et You Put The Flame On It nous font oublier notre époque. On a aussi été témoin de sa véritable joie de jouer sur scène pour nous tous quand il a pris un bon cinq minutes pour parcourir la foule et transmettre au plus grand nombre de spectateurs un peu de sa sueur. Il a certainement le rythme soul dans le sang!

Hollerado

Possiblement une des meilleures performances de cette édition 2013 du côté des groupes émergents. Hollerado c’est avant tout de l’indie rock avec quelques lignes de basse groovy. Si seulement une petite foule était présente à la scène des ARBRES pour assister au début du set des gars d’Ottawa, il ne faudra pas bien longtemps pour que le monde s’amasse à toute vitesse une fois les premières notes lancées. Dansant et même trashant sur les rythmes de ces Montréalais d’adoption. Définitivement un groupe à découvrir avec leur chanson Americanarama.

Holy ghost!

Un des autres moments mémorables de dimanche était définitivement le set du duo de Brooklyn. Rendez-vous de nouveau sur la scène VERTE au grand plaisir des festivaliers qui avaient su braver l’orage. Surprise côté scène, on a droit à un full band muni de lunettes de soleil et vestons de cuir qui nous font danser sur des mélodies synthétiquement entraînantes nous transportant directement dans les années 80. Après avoir interprété Jam for JerryNick Millhiser lançait «  The sun came out for us, and for you guys » en enchaînant avec It’s not OverHold my Breath et Do it Again. Nous avons aussi eu droit un nouveau morceau, It’s OK, de leur prochain LP Dynamics qui devrait sortir le 10 septembre prochain. Une belle mise en bouche pour le set New Order qui jouait peu de temps après. Si vous les avez manqués, ils reviennent le 5 novembre en Live au Belmont.

Silversun Pickups

M-A-L-A-D-E. Tout simplement. Silversun Pickups est un groupe dynamique et enjoué, malgré le fait que plusieurs de leurs morceaux le soient moins. Et les fans n’ont pas été déçus : Bloody Mary (Nerve Endings), de leur plus récent album, est un bon exemple de l’ambiance qui régnait sur la plaine durant le court spectacle. Même la météo était de la partie pour ce show mémorable. À mesure que le groupe entonnait Lazy Eye, on a vu défiler bruine, orage grisâtre et marée de ponchos cheaps associée, puis retour du beau temps avec arc-en-ciel en arrière-plan, juste au-dessus du fameux signe d’Osheaga! Tout ça au cours d’une seule chanson, c’est assez pour faire rire Brian Aubert, chanteur et guitariste du groupe. D’autant plus que ça ajoute au côté mystique des pièces langoureuses de Silversun Pickups! Peut-être les connaissez-vous à cause de Rock Band, peut-être êtes-vous un fan invétéré depuis des années, ou peut-être ne les avez-vous jamais entendus avant cette journée? Cela ne change rien au fait que Silversun Pickups est un groupe qui, à défaut d’être un vieux band expérimenté, nous surprend toujours au niveau de ses morceaux particuliers empreints d’une sagesse certaine (je pense notamment à Growing Old Is Getting Old et à The Pit). Ce n’est pas exagéré de dire que plusieurs sont tombés en amour avec Silversun Pickups en ce mémorable dimanche après-midi.

New Order

Qui se serait attendu à tripper autant pour un show de New Order? Pas moi mais, diantre!, j’adore maintenant ce groupe. Bien-sûr tout le monde connait Blue Monday, mais avec l’ambiance qui régnait au parc Jean-Drapeau et avec les vidéos années 80 en arrière-plan, la performance de New Order était particulièrement réussie. Et Blue Monday ce n’est pas tout, des chansons telles que Crystal et Bizarre Love Triangle et les nombreux covers de Joy Division (l’ancien nom du groupe avant la perte tragique de leur leader) en fin de spectacle ont fait vibrer les jeunes et moins jeunes. New Order avait définitivement sa place dans un festival indie, même que je lui prédirais une plus grande visibilité pour les années à venir!

Hot Chip

Pour ceux qui n’avaient pas envie de prendre un bain de foule désagréable, Hot Chip était l’option à privilégier, sur une scène un peu en retrait. Non pas qu’il s’agisse d’un groupe de moindre calibre, loin de là. Hot Chip nous a offert une performance éblouissante, colorée et particulièrement lumineuse en cette fin de festival. Les nombreux membres du groupe étaient à leur aise sur scène et les jeux d’éclairage étaient spécialement réussis. Les britanniques nous ont joué plusieurs de leurs morceaux les plus connus, tels que One Life Stand, Over and Over et Ready for the Floor. Une soirée électro-pop très réussie, avec des spectateurs prêts à montrer leur enthousiasme en dansant, le temps d’un dernier show.

Mumford & Sons

Vers 21h15 une foule impressionnante s’était rassemblée sous les lumières de Noël qui s’étendaient depuis la scène principale du festival jusqu’aux consoles de sons, par-dessus les festivaliers, donnant une impression étonnamment intime. Mumford & Sons et leur folk anglais ont su nous donner une prestation live fidèle de leur version studio dont la quasi-totalité des titres a été repris en chœur par l’assemblée devant eux. Les seuls bémols resteront l’abus d’utilisation d’un filtre sépia sur les écrans géants ainsi que le nombre de festivaliers brandissant leur téléphone intelligent, produisant plus de lumière impromptue que les éclairages scéniques. Avec un total de 18 morceaux incluant leurs succès BabelThe Cave et I Will WaitMumford & Sons nous ont livré une performance homogène et quasi nostalgique pour conclure en beauté cette huitième édition du festival Osheaga.

Les organisateurs d’Osheaga 2013 ont su une fois de plus nous offrir un festival diversifié et très bien organisé. Il nous reste maintenant 8 mois à attendre impatiemment la programmation de l’édition 2014!

Auteure: Jeanne Mercier, Marie Claude Collin, Paul Blondé

Photographe: Julien Kauffmann

Pour en savoir plus: Osheaga