Metz

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Jeudi 17 Septembre 2015 – Revenons ensemble, cher lecteur, sur le concert de Metz qui s’est déroulé au Metronum jeudi dernier.

La première partie a été assurée par les toulousains de Dwail (chant : Yannock, batterie : Léa, guitare : Julian, basse: Matéo). Après l’album prometteur, Helter Skelter, je n’avais point eu l’occasion de découvrir en live leurs nouvelles moutures présentes sur leur dernière galette: The Human Concern-Judgement and Fall. Voilà qui est chose faite. Alors que cela donne-t-il ? C’est un bon breuvage, mémé ! Pas de soucis ça te décolle la morve du fond de tes bronches ! D’autant plus que le temps pluvieux nous faisait cailler sévère. C’est un Rock n’ Roll distordu, rugueux et agressif qui s’est écoulé tout au long du set (Under the Bomb, Song of Cleansing, LD 50). Le tout est agrémenté d’un groove indéniable (et trop rare dans le milieu) de la part du duo batterie/basse (The Elements) et ce, malgré les fûts qui tentaient de se faire la malle ! La dernière partie du set a été particulièrement délectable avec les morceaux The Elements, Drakenning Tree et A Sharp of Gunshot faisant la part belle à des riffs rock gras et fluides au possible, saupoudrés de double pédale et d’un chant déflagrant. Un pot de Nutella.

Originaires de Notthingam, ce sont les membres du groupe cryptique de Kagoule (chant/guitare: Cai, basse: Lucy, batterie: Lawrence) qui ont fait suite sur scène. Hum… Comment dire… visuellement et scéniquement c’est comme si vous fusionnez les nihilistes du Big Lebowski avec Scott Pilgrim vs the World. Ça met mal à l’aise. Ah ! Et musicalement ? De premier abord, c’est de l’Alternative Rock bien british à mi-chemin entre Smashing Pumpkins, Pixies, et une pointe de… Dyonisos (Adjust the Way). Cependant, la voix nasillarde du chanteur (indécelable sur les morceaux studio : Gush, Glue), à la limite de sonorités 8-bits sous hélium et boosté par un effet de réverbe, a fait déguerpir la moitié de la salle qui préférait la pluie au groupe. C’est bien dommage car il fallait pousser plus loin. La voix de Lucy est maîtrisée et agréable lorsqu’elle a les pleins pouvoirs vocalement. Capable de monter haut dans les aiguës, elle peut également pousser un chant growl convenable. De longues lamentations instrumentales étaient présentes en fin de set, flirtant avec le Post Rock qui faisait penser à Pelican (Greenbeefo), et parsemée (légèrement) de sonorités traditionnelles chinoises (Made of Concrete). Vous pouvez découvrir le groupe avec leur premier album Urth, sorti en Août dernier.

La légende veut que c’est en visitant le Nord de la France que les canadiens de Metz (chant/guitare : Alex Edkins, batterie : Heyden Menzies, basse : Chris Slorach), ont débusqué le nom de leur groupe. Leur musique et leurs concerts sont à l’image de cette légende : complètement barges. Ne connaissant absolument pas le groupe avant de les voir sur scène ce jeudi, c’est avec plaisir que d’accepter de recevoir ce parpaing dans la gueule. Fichtre que c’est gras ! Put** que c’est crade ! C’est bon, mon gars ! Le batteur, cette brute, n’a pas lésiné à fracasser ses baguettes contre les fûts, communiquant une espèce d’hystérie épileptique démesurée dont Alex, au chant gueulard, en  était le maître d’œuvre. Les gus présents sur scène ont tenu en haleine, et ce tout au long du set, la masse publique agglutinée sur le devant de la scène. C’étaient principalement les morceaux du second album, sobrement intitulé II, qui ont été joués. Des titres comme The Swimmer, Spit You Out et Nervous System, se sont particulièrement démarqués. Le point noir cependant c’est que, malgré la frénésie du show, on peut résumer ce set comme un titre composé de morceaux plus ou moins identiques. Par conséquent, si on ne rentre pas dans la même transe que le groupe, on finit malencontreusement par se lasser. Petite pensée pour celle qui a tenté l’unique slam de la soirée, n’ayant cure du matériel présent sur scène et qui… s’est lamentablement vautrée.

Merci aux organisateurs, aux zicos et au Metronum pour cette soirée.

Auteur : Pierre Falba.

Photos : Clément Costantino.