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28 novembre 2015 – Dernier volet de cette cinquième édition de la Messe des Morts. La journée débute avec une mauvaise nouvelle puisque le groupe Kommandant, prévu en milieu de soirée, s’est vu contraint d’annuler sa prestation. En cause, un problème de délais sur les documents d’immigration… Nous nous voyons alors consolés par des sets allongés pour Vemod, Ondskapt et Satanic Warmaster. La journée précédente nous ayant laissé de très bons souvenirs, je me demande si cette soirée pourra faire encore mieux !

Les québécois de Svalbard ouvrent le bal avec un Black Metal venu d’outre-tombe. Corpse paints, brassards à pics, croix inversées et mêmes têtes de cochons, tout est réuni pour nous plonger directement dans les tréfonds des ténèbres. Les musiciens maîtrisent parfaitement la violence de leur musique et le chanteur mène une charge vocale remarquable. Il est encore tôt et la salle n’est pas complètement remplie, ce que je trouve dommage pour un groupe avec un tel potentiel. Rituel du bar oblige, je m’en retourne au comptoir rejoindre quelques connaissances et discuter de la veille autour d’un verre de rousse. Commence alors l’assaut de Infernal Stronghold, formation venue de Philadelphie et se faisant plutôt rare sur scène. Leur Black Metal aux accents Thrash/Punk ne tarde pas à chauffer le public qui s’est déjà bien agrandi. Les morceaux s’enchaînent avec une énergie impressionnante donnant un dynamisme appréciable à la prestation.

 


Sortilegia

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Après ce show revitalisant, nous embarquons dans un tout autre monde avec Sortilegia. N’étant pas vraiment fan de leur style, je me poste tranquillement dans un coin de la salle dans l’attente d’une éventuelle révélation en live. Nous nous retrouvons face à une véritable prêtresse au visage taché de sang et vêtue d’un chaperon rouge. Celle-ci hurle ses hymnes à la Mort en arrière d’un chandelier constituant la seule source de lumière, et de deux crânes se faisant face. Toute cette mise en scène sera la seule chose que je retiendrais de Sortilegia. Une bonne partie de l’assistance reste cependant hypnotisée par l’aura de la chanteuse et l’ambiance mystique de la prestation.

 


Vemod

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C’est ensuite au tour de Vemod de nous envoûter par leur black atmosphérique (ou Dark Etherea d’après leurs mots) arrivé d’un autre univers. Le groupe venu de Norvège et pour la première fois en Amérique du Nord, a su attirer de nombreux adeptes du genre. Je ne parlerais pas d’un simple concert mais plutôt d’une expérience musicale à part entière. Pour l’occasion une toile dressée à l’arrière de la scène permet la visualisation d’images et d’animations sur le cosmos. Chaque morceau sonne comme une symphonie invitant au voyage de l’âme dans un univers parallèle. L’atmosphère dégagée transcende toute chose dans la salle et temps n’a plus aucune emprise sur nos enveloppes charnelles. Le chanteur, véritable géant, alterne son chant puissant avec les vocaux clairs, graves et planant du guitariste. Je suis pour ma part mystifié par le titre Der guder dør qui constitue une exclusivité live car présent sur aucun album. La grande majorité de l’audience a embarqué à bord du vaisseau Vemod, une réussite pour les norvégiens. La prestation touche à sa fin et je ne sais même plus si mon corps appartient à cette Terre. Un shooter avec des californiens et c’est reparti pour le prochain !

 


Ondskapt

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Ambiance bien plus macabre avec les représentants de la Suède ce vendredi, Ondskapt. Leur nom signifiant « créé par le mal » dans leur langue natale, annonce tout de suite la couleur (du noir, forcément!). Je n’avais pas vraiment accroché sur album, j’attends donc de voir ce qu’il en est en chair et en os. Les riffs sont lourds, le rythme est très prenant, je suis agréablement surpris par cette machine bien huilée qu’est Ondskapt. Le morceau Djävulens Ande reconnaissable par les cris de moutons en introduction, témoigne clairement de l’aspect satanique de la musique. Le chanteur tente quelques interactions avec le public mais rien qui pourrait véritablement faire passer le courant (il faut savoir rester TRVE!). Leur style musical constitue une parfaite transition pour la tête d’affiche de la soirée.

 


Satanic Warmaster

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Comment résumer LA grosse claque de ce festival en ce qui me concerne ? Le monument Satanic Warmaster initié par son chanteur Werewolf en 1998 demeure une des pointures du Trve Black metal. Werewolf mène la charge à la tête des ses acolytes finlandais pour la première fois sur la scène québécoise qui les réclame depuis les balbutiements du festival, autant dire qu’ils sont très attendus par les spectateurs. Chaque titre aux mélodies épiques et à l’univers très sombre font ressortir toute la haine qui est en nous comme une sorte de purgatoire de l’esprit. Le public est plus que réceptif et le chanteur ne tarde pas à poigner la main de nombreux fans des premiers rangs. Celui-ci s’essaye même à passer le micro à quelques uns afin de vociférer leurs textes. Un chanceux situé juste devant moi aura le droit à une gorgée de whisky versée directement de la main de Werewolf. Une communion indéniable lie le meneur du groupe et son public, ce qui rend la prestation réellement appréciable et contraste beaucoup avec la froideur proverbiale des prestations du genre. Le set couvre toute l’oeuvre du groupe en allant des premiers enregistrements avec Raging Winter (2001) à des morceau tirés du dernier album Fimbulwinter (Hells Headbangers Records, Werewolf Records, 2014) comme Fimbulwinter’s Spell. L’hymne The Vampiric Tyrant déclenche une hystérie totale et les headbangers ne se comptent même plus. Le show se termine sur l’imparable The Return Of Darkness And Evil, reprise de la légende Bathory et qui vient clôturer ce show en beauté !

Jamais un Black Friday n’avait aussi bien porté son nom ! Le Psaume II achève cette Messe des Morts V en apothéose et laisse une horde de fidèles avec une seule idée en tête, « Vivement la prochaine ! ». Une sixième édition serait en projet pour 2016 alors préparez-vous à en reprendre plein la face !

Thorium tient particulièrement à remercier Sepulchral Productions pour ce festival sans faille et pour nous avoir permis d’en profiter dans les meilleures conditions. Hail Black Metal !

Auteurs: Kevin Rollet

Photographe: Thomas Mazerolles