Mademoiselle K

24 Février 2015 – Ce mardi, Mademoiselle K était au Bikini pour le plus grand plaisir de ses fans toulousains. C’est Fiona Walden qui a été choisie pour occuper la scène en première partie. A 20h30, cette jeune autodidacte de 23 ans prend donc place sur les planches pour nous faire découvrir sa voix particulièrement grave portée par sa présence charismatique. Ses chansons à mi-chemin entre la folk, le western et l’électro ont progressivement séduit le public. Il est fort à parier, que cette demoiselle ne tardera pas à faire parler d’elle.

Après cette surprenante et agréable découverte, le public s’agglutine contre la scène pour accueillir Katerine Gierak, chanteuse du groupe Mademoiselle K. Pour composer son dernier album Hungry Dirty Baby, la chanteuse à la voix rauque avait souhaité sortir de sa zone de confort en écrivant et chantant en anglais. Sa maison de disque n’ayant pas soutenu son projet, Katerine avait choisi l’autoproduction et a monté son propre label : Kravache. Afin d’habituer ses fans à ses nouvelles compositions, le groupe avait fait une “tournée des clubs” un an avant la sortie de Hungry Dirty Baby . La meneuse du groupe relate, dans ses interviews, qu’elle a eu à surmonter un certain nombre d’obstacles, de doutes et de peurs pour  la réalisation de son dernier opus. Elle a livré un véritable combat et on ne s’étonne pas ce soir de la voir arriver sur scène vêtu d’un peignoir de boxe. Elle le retirera rapidement pour arborer un pantalon de cuir et un bandage couleur chair sur la poitrine, le tout peinturluré comme une peinture de guerre. La chanteuse est accompagnée de son groupe composé de Peter son guitariste depuis le début et d’un nouveau batteur, Colin. Le show commence fort avec Glory, de quoi faire vite chauffer la salle. Puis c’est au tour de Laaa la et de la fameuse R u swimming. Ce n’est qu’à partir de la quatrième chanson que la chanteuse s’adresse à ses spectateurs. Munie d’une lampe de poche qu’elle utilise pour éclairer la foule, elle nous parle d’un message qu’elle a reçu, un message qui l’a amené à avoir peur,  à se remettre en question et finalement à se dépasser parce que “ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience“. Elle reprend son live avec U r wow. L’artiste aux allures nonchalantes en interview est ici appliquée et concentrée. On devine un souci de maîtrise, un travail préalable au concert qui fût méticuleux, et je trouve pour ma part le résultat très propre. Il m’a toutefois manqué un petit quelque chose, un zeste de lâcher prise de la part, et du public et de Mademoiselle K. Un échange entre les deux qui soit plus fort, qui pulse plus et qui soit à la hauteur du rock pêchu que le groupe nous a offert ce soir. Et il faut croire que Katerine est attentive à ce genre de chose puisqu’elle nous avoue vers la fin de son live vouloir tout donner pour les 3 prochaines et dernières chansons afin de rattraper la soirée qu’elle estimait pas assez réussie. Il est vrai que le public toulousain n’est pas très chaud ce soir mais il est fort à parier que si les trois spectatrices alcoolisées qui ont créée moult remous et bagarres dans la fosse tout au long du concert nous avaient fait le plaisir de leur absence, le public aurait été bien plus enthousiaste et aurait pu s’abandonner plus pleinement au show. J’espère que ceux qui étaient au plus près des joutes verbales des trois spécimens n’ont pas râté les déhanchés sexy de Katerine Gierak dont l’ombre géante était projetée sur l’un des murs du Bikini, ni le partage de ses pensées qui révélaient une personnalité particulièrement touchante et attachante.

Le groupe aura joué les nouvelles compositions en anglais sur les 3/4 du live et que très peu de ses anciennes chansons en français. Les nouveaux titres envoient du rock so british entrecoupés de petits zestes de balade et il faut le dire, en live c’est très bon ! Toutefois, si il y avait eu un peu plus des anciennes chansons françaises, elles auraient été bien accueillies. Le public ne connaissant pas les paroles du dernier album, ne pouvait se lâcher en reprenant avec l’artiste le refrain ou voir même les couplets comme c’était le cas pour ses anciens concerts.

Ce bout de femme au charme évident ne manque ni d’énergie ni de talent. Son final est scotchant ! On a envie de dire : A quand le prochain concert ? Avec l’espoir que les toulousains soit plus réveillés cette fois-ci.

Auteur : Marine Fort

Photographe : Emilie Sablik