DSC_3979

14 Mai 2015 – La coqueluche, le préféré, l’idole (pratiquement!) des Québécois depuis quelques années, Louis-Jean Cormier était de passage au Métropolis pour nous présenter son spectacle; Les grandes artères. Sold-out, la salle de spectacle accueille un public fort varié, avec des auditeurs de 7 à 77 ans, des familles et des jeunes (on aurait dit que le cégep du Vieux Montréal s’était passé le mot pour assister au spectacle!)le public est à l’heure et prêt à voyager! Sur la scène, on voit beaucoup, mais Beaucoup de matériel. Tous les instruments sont éparpillés ensembles, entre les lutrins, les fils, les support, etc. Certains voient la scène comme coincée, d’autres diront.. intimes!

Alors que la salle est remplie depuis déjà une bonne heure, Louis-Jean arrive humblement, un vers à la main, pour nous dire un petit bonjour et en profite pour présenter sa première partie; Antoine Corriveau. L’artiste entre en scène accompagné de ses deux acolytes pour former un trio très original avec de la guitare électrique, de la batterie, un violoncelle et un petit clavier. Les pièces de Corriveau sont belles, longues, très space mais définitivement très originales. Avec seulement ses quartes pièces (d’environ six minutes chacune, quand même!) Antoine Corriveau enchante le public qui, trente minutes avant, n’avait aucune idée de l’identité du chanteur qui s’offrait à eux!

Un temps plus tard, c’est au tour de Louis-Jean de grimper sur les planches pour débuter son spectacle. Au départ, l’ambiance sur scène est très sombre, subtil, voire lugubre. La scénographie est humble, les éléments sur la scène par contre, sont nombreux, et on aperçoit de nombreux spots lumineux en arrière-scène qui n’attendent qu’à éclabousser la foule de lumière. Peu après le début du spectacle, on voit une fanfare de 11 musiciens avec des cuivres de toutes sortes pour rejoindre le groupe original. Les seize musiciens performent alors le titre populaire du dernier album (les grandes artères), la pièce Si tu reviens. Accompagné donc d’une section de cuivre complète, le spectacle visuel est fort impressionnant, mais la qualité de son du mélange de tous ces instruments n’est pas tant à la hauteur…

Malgré tout, les artistes continues quelques pièces du répertoire de l’ex-chanteur de Karkwa, en passant par Tête première, Vol Plané, et Le jour où elle m’a dit je pars. Bien sur, le chanteur passe aussi par certaines des pièces de son premier album comme Bull’s Eyes, Le cœur en téflon et Tout l’monde en même temps. Cependant, dans ces pièces, on se permet des petites “folies” en changeant l’orchestration pour donner un ton plus modeste avec des percussions (presque pas de batterie!), des gros jams de xylophones et des rythmes style “musique du monde” ou “africain”, pour faire une série des pièces. Ce qui a attiré mon attention par contre, est le spectacle de lumières qui, loin d’être conventionnel, brille par son originalité son audace et sa variété. Bref, chapeau au concepteur des éclairages qui a su utiliser toute la salle et la scène à son avantage (on comprend alors pourquoi la scène était pleine de trépieds, avec ce qui s’adonnait être des lumières!).

Le poète fait encore une fois preuve d’audace en choisissant d’interpréter une pièce sur le bord de la scène, assis avec la foule, en acoustique. Pour ce faire, il devait donc prendre un micro hyper sensible pour capter sa guitare, sa voix, et celle de sa chanteuse. Le Métropolis devait donc être muet pour une pièce au complet (on aurait pu y entendre une mouche voler!). Mais en plus! Le coquin décide d’en faire une deuxième avec cette ambiance ou les spectateurs devaient faire preuve de ténacité et de calme pour une autre chanson! Ça en valait la peine! L’ambiance intime et chaleureuse était au rendez-vous!

Le spectacle fini en couleurs avec l’orchestre complet (avec la fanfare) avec comme rappel Nous partirons et Deux saisons trois quarts.

Au final, un très beau spectacle, avec comme toujours; des beaux textes, une belle ambiance et un grand voyage dans l’univers de Louis-Jean Cormier. Salutation encore une fois aux beaux jeux d’éclairage qui à repousser les limites de la conventionalité. Si les fans de Karkwa s’ennuient de ce projet (moi y compris!), j’ose croire que le coach de La voix reste un des bons artistes qui se détache quelque peut de la culture de masse québécoise qu’on accuse réception un peu trop souvent de nos jours.

Avec son nouvel album Les grandes artères, on risque de revoir Louis-Jean Cormier plus souvent dans nos salles de spectacle prochainement, comme au Métropolis, le 17 juin prochain, accompagné de Marie-Pierre Arthur, dans le cadre des Francofolies. Ou un autre moment donné l’automne prochain! Non je vous listerai pas la liste de ses prochains spectacles, pour ça, allez voir ici!

Et n’hésitez pas à voir de quoi à l’air le projet d’Antoine Corriveau ici!

Auteur : Francis M.Desmarais

Photographe : Hao Yin