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19 mars 2015 – Dans le cadre de la Semaine du rock à Toulouse, organisée par l’association Progrès-son, trois groupes se partagent la scène du Connexion live.

Ainamaty débute la soirée vers 21h dans une salle peu comble. Les douces voix de Sarah et Gwen au fil des chansons s’alternent, se répondent mais le plus souvent s’accordent pour des mélodies organiques que ce soit sur We are, Waves ou un de leur nouveau titre Into the sorm. D’un point de vue instrumental, le groupe choisit de combiner la guitare électrique avec François pour des compositions plus rock comme dans How to be like you, à la guitare électro-acoustique avec Emeric dont on sent l’influence folk notamment sur Quiet. En l’absence de basse et au-delà des arrangements électroniques pour la partie rythmique, c’est Gwen qui entraîne le public en saisissant des baguettes pour percuter le tom installé en devant de scène. Les spectateurs se rapprochent progressivement et semblent réceptifs à la world music que nous propose Ainamaty ainsi qu’à l’ambiance un peu plus pop des nouvelles compositions présentées. Après 45 min de live, la soirée se poursuit vers 22h le temps d’effectuer quelques changements sur la scène et notamment hisser la banderole de Budapest annonciatrice du prochain groupe.

Si tôt le trio instrumental guitare, clavier et batterie en place, ils commencent par How to pretend mené par la voix rauque ou plutôt rock d’Olivier. Pas le temps de se questionner sur la présence de la charismatique chanteuse du groupe, alors qu’elle descend les escaliers pour rejoindre la scène, Olivier s’installe au Tom et Gaëlle, dont l’entrée est largement ovationnée par le public, de sa voix envoûtante nous plonge dans son univers, Connected. Est-ce les peintures blanches ornant ses bras et son visage qui lui donnent cette prestance sur scène ? Je ne pense pas, elle la renforce peut-être. La justesse de sa voix et l’assurance avec laquelle elle la pose sur les compositions instrumentales ne peut que nous séduire. Et quand elle entre à l’unisson avec celle d’Olivier ce n’est que pour nous inviter à poursuivre un voyage émotionnel intérieur notamment sur BlindWhite Flag ou Mars. La découverte de leur tout premier album Alcaline dans une version live touchante, planante nous permet d’entrer dans un univers qui leur est propre,  la fusion du trip-hop et du rock. Le public aurait apprécié continuer cette agréable moment mais pas de temps pour un rappel, les scènes s’enchaînent et ils laissent très vite place à La Cafetera Roja pour clôturer la soirée.

Dès l’entrée des 6 musiciens, le contraste est flagrant ! On sent que le groupe est fortement imprégné de la scène barcelonaise dans laquelle il a progressé depuis sa création en 2008. Très vite la scène s’enflamme et le groupe nous fait découvrir la mixité de son univers musical. La description de leur style ne peut se limiter à du trip-hop. Leur singularité s’entretient dans la préservation et le partage de leurs diversités dans leurs compositions. Véritable fusion de styles, chacun semble trouver sa place avec sa petite touche personnelle. Dès le premier morceau, El amor, le flow du MC, Anton Dirnberger, donne le rythme. Mais le groupe nous surprend dans les contrastes avec des compositions intelligemment pensées notamment sur Karmic love. Guitare électrique qui résonne dans des sonorités rocks se combine alors tout en nuance avec un viollonceliste qui déploie ses mélodies tant pour le MC que pour la voix d’Aurélia Campione qui vient contraster celle de ce dernier dans la douceur et la sensualité. Après un freestyle à capella du MC le groupe nous invite à profiter de la vie avec I try avant de terminer sur un morceau très rythmé, One shot, qui entraîne le public pour danser et chanter, en réponse aux sollicitations de la chanteuse.

Une soirée fort bien réussie de presque 3 heures de live. Et même si la salle n’affichait pas complet, le public était présent, réceptif et satisfait  d ‘avoir  passé un agréable moment.

Auteur et Photographe : Sablik Emilie