Keith Kouna 5

18 Novembre 2014 – Mardi soir, le Québécois Keith Kouna faisait son retour dans la région toulousaine 4 mois après s’y être produit dans le cadre du Bijou de l’été à Sengouagnet. Et c’est bien sûr au Bijou qu’il a choisi de passer la soirée. Cette salle figurant parmi les plus intimistes de la ville, accueille des artistes de qualité, souvent pas ou peu connus du grand public. Les habitués y vont la plupart du temps, pour découvrir ces petites pépites musicales qui vous rappellent qu’être connu n’est pas un gage de talent et inversement.

Ce soir, le public était composé d’un mélange amusant de chercheurs d’or qui n’avaient, pour certains, encore jamais écouté de chansons de Keith Kouna, et de fans, connaissant les paroles sur le bout des doigts. C’est équipé d’une crête désordonnée sur la tête, d’une tenue décontractée et d’un verre de vin rouge, que Keith Kouna fait son entrée sur scène peu après 21h30. Exceptionnellement, il sera accompagné de deux pianistes : Vincent Gagnon (pianiste Québécois), qui l’accompagne sur toute sa tournée, ainsi que Lucas Lemauff, pianiste toulousain et ami de l’artiste. Tout au long de la soirée, ces deux compères s’échangeront leur place au piano, à la caisse claire et au synthé.

Assis sur un tabouret qu’il ne quittera que pour déposer ou reprendre sa guitare, Keith Kouna se met à nous raconter une histoire sous forme de poésie. Les aventures et mésaventures d’un ours qui introduisent parfaitement sa première chanson, Déo, issue de son premier album Les Années Monsieur. Ce titre, par son énergie grimpante, nous fait vite sortir de l’engourdissement hivernal pour nous faire entrer de plein pied dans le live. A la fin de la chanson, l’humour efficace de l’artiste prend sa place avant d’enchaîner avec Anna, morceau tout droit sorti de son deuxième et dernier opus Du plaisir et des bombes. Suivra Oublie ça et L’or. Puis la température monte d’un cran avec le titre La fille dans lequel les guitares électriques de l’enregistrement studio sont remplacées par un piano survolté et une guitare sèche, pêchue. Les chansons s’enchaînent ainsi portées par la voix atypique et envoûtante de Keith. A ce stade, on se dit que cette soirée est une bien jolie surprise mais on n’a pas encore tout vu… Quand l’ancien leader du groupe  Les Goules  s’arrête de chanter pour nous conter une nouvelle histoire illustrer de grandes photos qu’il nous présente une par une, on se demande si on assiste à un concert ou à un One man show tant la salle est secouée de rire. Et il faut le dire, Keith Kouna est drôle !! Puis le poète se remet à fredonner, et c’est l’ovation et les sifflements qui l’attendent à la fin de ses morceaux. La magie a opéré, le public est conquis et excité à en taper des pieds par terre. Toute cette énergie se transforme soudain à l’arrivée de Batiscan. Les pulsations n’agitent plus nos mains mais nos trips. Nos yeux se mettent à briller, et on se laisse volontiers emporter par l’émotion d’une voix devenue, ici, particulièrement apaisante. Encore quelques chansons puis un rappel avec la fameuse Tic-Tac version parlée.

Keith Kouna, poète, compositeur, interprète, humoriste et… magicien. Voilà un artiste à ne surtout pas rater en concert!

Auteur : Fort Marine

Crédit photo : Keith Kouna