Joe Satriani

Joe Satriani

Dimanche 20 Septembre 2015 – Le weekend touche à sa fin, quoi de mieux que de clôturer celui-ci en allant assister au concert d’une des figures emblématiques du monde de la musique, je parle évidemment du bien nommé Joe Satriani que l’on surnomme aussi Satch.

Une fois de plus, je me rends au théâtre du Casino Barrière, à 18h pétantes les lumières se tamisent, annonçant l’arrivée de l’artiste qui se produit en première partie : Markus James. Coiffé de son chapeau, l’ auteur, chanteur et guitariste monte sur la scène, accompagné du percussionniste et batteur Marlon Green. L’américain va nous servir un blues moderne, où, le pur delta blues du Mississippi se mêle à quelques sonorités plus ethniques, inspirées par ses nombreux voyages en Afrique ( cf : son groupe  Markus James and the Wassonrai ). Amateurs d’artistes comme Fred McDowell ou Jimmy Reed ? Le son de Markus James est fait pour vous ! Il utilise un microphone à effets de distorsion rendant ainsi le son très lo-fi et nous sortira une partie de sa panoplie de guitares : sèche, électrique et même une Cigar box qu’il nous présente fièrement. Le duo jouera des morceaux tels que Gone Like Tomorrow, Head for the Hills, No More aux rythmiques qui vous incitent clairement à bouger (mais quelle frustration d’être assis !). Marlon Green est d’ailleurs à fond et prend des airs de Stevie Wonder, avec ses lunettes de soleil et ses mimiques. Markus James interprétera des titres plus hypnotiques comme Is that all that’s left of your soul et Suit of gold clothes. Une première partie intimiste et chaleureuse, un brin répétitive avec une grosse caisse un peu trop présente mais, qui sera récompensée par les applaudissements sincères d’un public satisfait.

Il y’a quelques mois, Joe Satriani sortait son nouvel album, Shockwave Supernova et annonçait le Shockwave Tour en suivant. Je ne suis pas fine connaisseuse en matière de guitar hero, mais, Satch a toujours su me toucher par son style très rock et par son talent. Il faut dire qu’un album comme Surfing with the Alien ne vous laisse pas de marbre… Je suis ravie de pouvoir, enfin, assister à un concert de ce grand (mais petit) artiste. Changement de plateau rapide, à 19h le théâtre est intégralement plongé dans le noir, une vidéo d’introduction est projetée sur les immenses toiles tendues en arrière plan. Pas un bruit ne résonne dans la salle jusqu’à l’arrivée des musiciens, puis, les clameurs s’intensifient lorsque Satch apparaît, démarrant avec le titre éponyme du dernier opus. Pour cette tournée, le guitariste s’est entouré des meilleurs. Déçue de son absence aux côtés de Steven Wilson deux jours auparavant, c’est avec joie que je vois Marco Minnemann (The Aristocrats), s’installer derrière sa batterie. Nous retrouvons également le bassiste Bryan Beller (The Aristocrats, Steve Vai) et le guitariste/claviériste Mike Keneally (révélé par Frank Zappa). La belle Flying in a blue dream sera suivie de l’énergique Ice 9, ce titre est d’enfer en live ! Ça donne envie de se lever et de gigoter dans tous les sens…frustration quand tu nous tient ! Les tubes s’enchaînent vite, Crystal Planet, Friends, If I coud fly, sans oublier les nouvelles compositions… Satriani brille sous ce halo qui le suit partout, il nous délivre ses mélodies avec une dextérité et une délicatesse incroyables, changeant de guitare à chaque titre. Le son qui résonne dans le théâtre est toujours aussi bon, les musiciens ne sont certes pas aussi éclairés mais sont néanmoins mis en avant, chacun leur tour. Mike viendra flirter en bord de scène, nous livrant un superbe solo de guitare avant de partager un moment complice aux côtés de Satch. Après une heure de show, Marco nous offrira un magnifique solo de batterie n’hésitant à amuser un peu la galerie. La basse de Bryan est bien présente, ça groove complètement, j’adore ! Always with me, always with you, (magnifique…) God Is Crying… les minutes passent et la petite troupe s’éclipse. La foule se lève et les ovations explosent, Satriani revient. Et oui, il ne pouvait pas nous laisser sans nous envoyer les titres explosifs Stach Boogie et Surfing with the Alien. Après deux bonnes heures de show, quelques remerciements et l’incontournable jeté de médiators, Joe Satriani disparaît, pour de bon cette fois-ci.

Un très beau concert, une démonstration technique certes, mais pas que, la setlist était bien équilibrée et le jeu de lights calibré comme il faut (un petit bémol peut-être pour les vidéos de paysages, un peu vieillottes). Satch est un artiste à voir au moins une fois dans sa vie. A 59 ans, le guitariste ne semble pas subir les effets du temps qui passe, ni lui, ni sa musique n’ont pris une ride…
La soirée s’achève avec une belle surprise, Joe Satriani passe, le temps d’une poignée de main et d’une photo. Je quitte le Casino Barrière avec des étoiles plein les yeux.

Auteur: Fanny Dudognon
Photos: Jerome Jacques