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10 Octobre 2014 – 17h30, après quelques heures de route en provenance de Toulouse, nous voici devant  Le Rocher de Palmer à Cenon, dans la banlieue bordelaise.  Garés non loin des Tour bus, nous apercevons l’un des guitaristes d’In Flames qui nous salue, je réalise que c’est le grand jour … 10 ans que j’attends ce concert ! Je récupère mon précieux laissez-passer vers 19h30 et découvre le Rocher 1200, la plus grande des trois salles du complexe qui se remplira au fil de la soirée.

Vers 20h30, les lumières s’éteignent pendant que les jeunes de While She Sleeps se mettent en place sur la scène. Ce groupe de hardcore venu du Royaume-Unis a été formé en 2006. Après un EP en 2010, l’album This Is The Six est sorti en 2012 et leur a permis de gagner l’Award du meilleur nouveau groupe britannique de l’année. Sur les planches du Rocher, le quintet se donne à fond et enchaînera 5 titres pêchus comme Death Toll et Crows ainsi que le très mélodique Crows Our Courage, Our Cancer qui prend aux tripes. Le groupe va déverser une onde d’énergie sur le public qui commence à sauter, crier et fera même un petit wall of death à la demande du chanteur Lawrence Taylor.  Un son plein de fougue qui passe vraiment bien en live, les riffs sont efficaces et les refrains chantés en cœur par tout le groupe sont fédérateurs. Le set prendra fin sur le morceau Seven Hills. Un début de soirée qui démarre fort et une musique en accord avec le public présent ce soir, plutôt très jeune. Certains auront d’ailleurs pu faire leur premiers slams, tous fiers !

Les britanniques cèdent leur place à Wovenwar  qui réunit les anciens membres d’As I Lay Dying (en dehors de Tim Lambesis  arrêté en mai 2013) et le chanteur Shane Blay du groupe de metalcore chrétien Oh, Sleeper . Fraîchement formés, proposant un métal alternatif  ils ont donné naissance à un album éponyme sorti l’été dernier et joueront 11 des 15 titres ce soir dont Profane, Archers, Identity, The Tempest, Matter of Time. Proposant une musique beaucoup plus calme que While She Sleeps l’ambiance festive qui avait été amorcée va redescendre d’un coup. Pour ma part leur concert m’a semblé interminable et fade, je me suis cru au milieu d’une scène de bal de promo de série américaine, les deux vocalistes statiques en mode “beau gosses”. Lorsque Josh Gilbert , qui assure également la basse se met à chanter, on a juste envie que ça s’arrête ! Dommage car la partie instrumentale est plutôt bonne avec Shane, Phil Sgrosso et Nick Hipa aux guitares, et Jordan Mancino, remarquable à la batterie. Ce dernier,  je l’ai surnommé Astelix avec ses cheveux blonds et sa moustache à la Astérix semble être tombé dans la potion avec sa carrure plus proche de celle d’Obélix. Ses baguettes sont aussi grosses que des bûches, sa frappe est puissante et sèche et on l’imagine plus dans un groupe comme Pantera que Wovenwar. On entendait malheureusement très peu Nick qui pourtant s’appliquait à donner le meilleur de lui-même. Choix judicieux, leur show s’achèvera sur un titre sans parole : Onward. Le calvaire terminé, c’est un public ramolli et plus languissant que jamais qui trépignent de l’arrivée d’In Flames sur scène.

Le groupe suèdois existe depuis les années 90, la formation a subi divers changements dont le départ du guitariste et co-fondateur Jesper Strömblad en 2010. Variation dans le line-up, de prod, mais aussi dans le style puisque In Flames, qui faisait au départ du death mélodique assez bourrin, évolue vers une musique plus soft rajoutant des chœurs et du chant clair (depuis Reroute To Remain). Aujourd’hui, In Flames est de retour avec un onzième album nommé Siren Charms présentant le guitariste Niclas Engelin, qui avait déjà remplacé Jesper autrefois, comme membre officiel.  De nombreux fans ont déclaré ne plus aimer le nouveau style du groupe qui, lui, assume totalement cette évolution.
C’est aux alentours de 22h que la salle est à nouveau plongée dans l’obscurité. Le public en ébullition appelle le groupe et moi je tremble d’impatience ! La scène est inondée par les nombreuses lights qui clignotent faisant apparaître progressivement les membres d’In Flames pendant que les premières notes d’In Plain View résonnent. S’en suivra Everything’s Gone, un démarrage énergique avec ces deux morceaux du dernier opus. Je suis placée devant le charismatique Björn Gelotte hyper souriant, dieu de la guitare jouant principalement sur Gibson et ne fait qu’un avec son instrument. Ce son clair et mélodieux me donne la chair de poule. C’est aussi un véritable showman : il pose pour les photos, il nous fait des signes et nous encourage à chanter. L’enchaînement de Fear Is The Weakness, Trigger et Resin va transcender la foule, qui gueule les refrains, headbang, slame, saute … Les natifs de Göteborg nous offrent un show de grande qualité, le son est vraiment parfait et le jeu de lumières magnifique, bien qu’un tantinet aveuglant. Anders semble un peu fatigué mais reste très proche de son public avec lequel il plaisante, il demande aux gens de ne pas lésiner sur les prises de vue piquant parfois un appareil afin d’en faire lui-même. Durant tout le concerts Niclas, Björn et Anders bougent dans tous les sens toujours souriants, Peter Iwers à la basse et Daniel Svensson à la batterie sont plus discrets que leurs confrères mais non moins efficaces . Le public entonne chaque refrain, l’ambiance est à son comble, c’est un vrai moment de partage avec le groupe. Après la tant attendue Cloud Connected, le chanteur prend la parole et promet un “High five” en échange d’une caméra. Un jeune homme torse nu lève la main et Anders lui dit : “habituellement je ne suis pas branché mec, mais ce soir peut-être que je ferais un exception” provocant ainsi les éclats de rire dans la salle, c’est qu’en plus il a de l’humour ! Finalement un autre jeune aura la chance de filmer la prestation durant Only for the Weak, depuis la scène.  Un peu de calme avec The Chosen Pessimist, on passe de la frénésie à la mélancolie parfaitement interprétée et permettant d’apprécier la sublime voix claire du chanteur. In Flames nous offrira cinq autres morceaux sans rappel avec une fin endiablée sur Take This Life. A bout de souffle mais totalement conquis, les spectateurs acclament le groupe qui prendra le temps de nous remercier et de nous saluer un bon moment avant de nous quitter définitivement. Pendant 1h30 le temps a filé à une vitesse phénoménale !

Environ 800 personnes étaient présentes pour cette date, ceux que j’entendais râler à propos de la setlist en début de soirée ont finalement été envoûtés par la magie In flames. Je remercie Nous Production pour ce concert inoubliable, qui m’a fait vibrer, trembler, et même pleurer . Merci également aux trois groupes et tout particulièrement à Björn et Peter qui sont venus échanger quelques mots  avec les 5 fans que nous étions à attendre jusqu’à 1h30.  Si vous avez l’occasion de les voir foncez vous ne le regretterez pas !

 Auteur et photographe : Fanny Dudognon