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15 aout 2015 – C’est avec une météo aussi aléatoire que l’accoutrement des fêtards que s’enclenche la deuxième journée d’Île Soniq. Ignorant (sciemment ou de bonne foi) les doléances de Saint-Lambert, les artistes de musique électronique vont assurer une montée de décibels, et ce, sur trois scènes différentes.

Scène Neon Stingray Musique

Installée parmi les arbres, la scène Neon dégage une aura indépendante, détendue, underground, qui n’est pas sans rappeler grandement le festival de bass music Valhalla. De fait, avec ses arbres qui fournissent de l’ombre, c’est de loin la scène la plus confortable, surtout qu’elle est moins fréquentée. Pourtant, ce n’est pas le talent qui manque. La DJ Tizi, remplaçante de Haywyre, mélange bien le tech-house avec du future-house (mélange de deep-house et EDM, selon Wikipedia). Plus tard dans la journée, Savant et Ookay offriront de la bass music (dubstep, drum & bass, et alii) à volonté lors de leurs sets respectifs. C’est Valhalla, version grand public! Malheureusement, Mat Zo a offert une prestation sobre, peu imaginative. Alors que le londonien peut produire des performances incroyables comme son Essential Mix sur la BBC 1, les auditeurs d’Île Soniq n’ont eu droit qu’à du électro-house bien ordinaire, ponctué d’un mashup avec des extraits d’Aerodynamic de Daft Punk. Décevant…

Scène La Vie Bud Light

L’auteur de ses lignes manquant d’inspiration pour décrire des sets pas plus originaux, il se contente ici de résumer le tout qu’avec des mots clés : TJR; Tommy Trash; annulations; EDM; bass puissante; insipide; “Make some fucking noise!”; ennui. Ceci dit, passons aux vraies choses.

Scène Oasis Fido

Lieu principal du festival où convergent les fêtards, la programmation très variée a de quoi pour tout le monde. Peut-être, mais la qualité n’est pas nécessairement au rendez-vous.

Un bien mauvais départ pour Kiesza: sa voix manque de puissance et la chanteuse rate certaines notes. Pourtant, la chanteuse canadienne derrière le succès “Hideaway” était en pleine forme au Festival d’Été de Québec. Selon ses dires, elle semblerait vivre le deuil d’une de ses amies décédée au cours de la semaine. Nous lui souhaitons donc nos condoléances.

Vient ensuite le tour de Blasterjaxx : ouf! Pour résumer en deux mots: camelote commerciale. Leur performance est exactement ce que le hater professionnel deadmau5 exècre dans l’EDM. Les symptômes: une production peu inspirante, tonalité répétitive à l’extrême, build ups prévisibles, transitions élémentaires, et remix peu originaux de chansons connues (tel “CoCo”, “Californication”, “What I’ve Done”). Par contre, la foule semble apprécier : il faut croire que les goûts, ça ne se discute pas, même quand la technique est rudimentaire.

Plus tard en soirée, on retrouve un Steve Angello ayant misé la totale sur des effets visuels poussés: lance-flamme, canons à confettis, et même des feux d’artifice illuminant le ciel en finale. En fait de musique? C’était correct, sans plus. Bien sûr, le morceau “Children Of The Wild” a fait mouche, mais rien pour émerveiller. Force est de constater que ce n’est pas la première fois qu’on adresse cette problématique avec le DJ suédois.

Enfin, le dernier spectacle d’Île Soniq est offert par nul autre par Above & Beyond, représenté cette journée-là par Tony McGuiness et Paavo Siljamäki. Sans tarder, ils enclenchent avec les mélodiques morceaux “We’re All We Need” et “Peace of Mind”. Aucun compromis possible: c’est du trance, du vrai! Tout au long du spectacle, le trio basé à Londres revisite quelques-uns de ses morceaux les plus populaires, tout comme des morceaux tout frais, comme leur remix de “Salva Mea” (l’original par Faithless) et surtout, l’émouvant “Counting Down The Days”. Concernant cette dernière chanson, Thorium a appris, grâce à un court entretien avec Tony McGuiness, que le DJ britannique préfère le remix deep house par Yotto, mais que le Club Mix convient plus à l’ambiance de festival d’Île Soniq. Enfin, le moment Push the Button tant attendu survient lors de “Blue Sky Action” : inutile les deux personnes choisies dans la foule étaient plus que ravies! C’est donc génial de constater que la magie opère toujours avec Above & Beyond : certains pourraient même avancer que musicalement parlant, ils ont transformé une journée plutôt drabe en une soirée inoubliable.

Auteur: Mathieu Bonin

Photographe: Hao Yin

Pour en savoir plus: www.ilesoniq.com