Misfits - Hellfest  Toulouse

22 Juin 2014 – Dernier jour de célébration pour ce festival qui nous impressionne d’années en années! A la recherche de toujours plus de sensations les festivaliers débarquent sur le site dès le matin, même si les nuits sont courtes et rock’n roll. Entre deux concerts on se détend pendant un tour de grande roue installée près de la scène de la Valley, on reprendrait bien un petit verre pour commencer la journée, accompagné d’une bonne dose de métal. L’aventure touche à sa fin mais l’ambiance est bien présente.

Year of the Goat

Ces Suédois qui tournent depuis 2006 ont débarqués de bon matin sur le site. Leur dernier album Angel’s Necropolis date de 2012 et malheureusement ils se sont montrés peu convaincants. Alors qu’il aurait fallu envoyer du lourd pour réveiller les campeurs et festivaliers d’un jour, le quintet s’est révélé un brin décevant. Manque d’énergie sur scène et dans l’interprétation des titres les plus connus. On en repart avec un avis mitigé.

Scorpion Child

Et voici venir les texans de ce groupe de hard rock/ Heavy métal. A voir leur look on pourrait se demander si eux aussi sont en train de se réveiller ! Totalement stylé hippie, Aryn Jonathan Black fait son entrée. Un bonne voix bien mise en avant, soutenue par de bons musiciens, complètement habités par leur musique. On aime et on retient l’attitude déjantée d‘Aryn et la frappe entêtante du batteur Jon Rice, notamment sur l’énorme titre Polygon of eyes.

Lofofora

La Mainstage est totalement squatée, alors que les estomacs commencent à grogner, un monde fou s’est amassé devant la scène. Le métal français des 90’s est à l’honneur en ce midi ensoleillé.Au programme, circle pit en pagaille, des premières en matière de live, des pogo et du gros son !
Reuno, le chanteur à la voix si engagé profite d’un interlude pour adresser un message de sympathie aux intermittents du spectacle et relever les décors soignés ainsi que l’efficacité des organisateurs et bénévoles.Les morceaux sont excellents et s’enchainent parfaitement. Le morceau Justice pour tous réveille les révoltes endormies en chacun de nous tandis que Maxime Muscat du petit journal fait une apparition éclair (mais remarquable).

Zodiac

La scène de la Valley accueille un groupe aux accents musicaux bien plus calmes. Un mélange agréable de stoner et de blues-rock qui tinte plutôt bien à nos oreilles. La voix est bien mise en avant, la guitare sonne comme dans un film des 70′ et l’envie nous démange de taper du pied, le tout fonctionne. On apprécie l’univers du groupe qui séduit le public avec la reprise de Neil Young, Cortez the killer. Une setlist relativement courte mais qui suffit à capter l’attention du public.

Crowbar

Comment qualifier ce groupe qui atteint cette année ces 25 ans d’existence? Une atmosphère lourde, parfois menaçante qui épouse un son plutôt métal punk hardcore !Venu de Louisiane, le groupe ouvre le bal au son du morceau Conquering et les titres se succèdent rondement. On remarque avec plaisir la prestance hallucinante du guitariste et chanteur Kirk Windstein. Le groupe fait honneur à son dernier album sortie en début d’année et intitulé Symmetry In Black.

Powerwolf 

Le groupe allemand a pris la Mainstage 2 d’assaut à 14:20 avec leur power metal aux touches religieuses bien apparentes. Ils ont pris le contrôle de la foule encore un peu embrumée de leur soirée, autant avec leur scénographie impressionnante que leur musique. Les chœurs bien présents dans des chansons comme Sacred and Wild, Amen and Attack et Sanctified with Dynamite ont été repris à travers la foule.

Tagada Jones

Du côté de la Warzone on célèbre le milieu d’après midi avec ce groupe bien décidé à tout remuer ! Un nuage de poussière s’élève sur le devant de la scène et on distingue à peine le premier rang. Les pogo vont déjà bon train et les morceaux phares font hurler la foule. Sans aucun doute la plus grosse audience de cette scène avec l’impossibilité d’accéder à la scène 5min avant le concert. L’ambiance est énorme et le groupe échange extrêmement bien avec son public. La foule s’embrase pour le morceau entêtant Karim et Juliette (morceau d’hommage aux Béru) où toute l’assemblée semble crier : Lalalai,lalalalai ! Voix rauques et poings levés sont de rigueur !

Alter Bridge

Après être passé en 2012 au Hellfest en compagnie de SlashMyles Kennedy remet le couvert ! Souriants et heureux de jouer, les membres du groupe présentent leur dernier album Fortress sortie en 2013. Aux influences plutôt post grunge hard rock voire heavy métal, on ne peut s’empêcher de penser à Soundgarden. L’ambiance est présente, l’énergie aussi. On apprécie ce show qui nous amène doucement vers la fin d’après midi.

Dark Angel 

Le groupe thrash metal de Los Angeles a étalé sa musique rapide et complexe avec une force étonnante sur la scène principale.  La performance du groupe a été globalement très satisfaisante, marquant leur retour sur scène depuis l’arrêt de leur dernière réunion en 2005. Le temps a rattrapé le chanteur Ron Rinehart, dont la voix n’a pas toujours atteint les notes hautes qu’on retrouve dans les enregistrements. Il maîtrise toutefois suffisamment bien sa musique pour livrer ses parties vocales de façon cohérente. Avec leur line-up de 1987 Rinehart, Eric Meyer, Jim Durkin, Mike Gonzalez et Gene Hoglan, ont facilement conquis le public, et ces performances annoncent peut-être un retour à l’activité plus définitif pour Dark Angel.

Behemoths

Les géants du blackened death n’ont pas fait les choses à moitié pour leur performance sur la MainStage 2. Lançant leur spectacle avec Blow Your Trumpets Gabriel, tiré de leur plus récent album The Satanist (2014, Nuclear Blast). Les costumes et pyrotechniques étaient bien sûr au rendez-vous, pour un spectacle qui a mis le feu à la foule. Les soucis de santé qui ont affecté le chanteur Nergal sont maintenant loin derrière, et l’énergie qu’il déploie sur scène se transmet facilement à son public. Le dernier opus du groupe est excellent, mais ils ont prouvé encore une fois que leur force se trouve surtout sur la scène.

Misfits

Sans doute pénalisé par leur créneau de passage (en même temps que Soundgarden) le groupe voit peu de monde se rassembler devant la scène. Une setlist plus que complète et un show déguisé attendent ceux qui sont venus apprécier le concert. L’ambiance tarde à décoller mais les fans de la première heure sont là et donnent un peu de pep’s à ce spectacle qui se traîne un peu. Manque d’énergie? On ne saurait dire ce qui fait vraiment défaut à ce groupe qui interprète plus d’une quinzaine de titres. On apprécie cependant les morceaux tels que Scream ! ou Attitude qui ont largement contribué au succès du groupe.

Emperor

Le groupe légendaire mené par Ihsahn célébrait sur la MainStage 2 les 20 ans de l’album In The Nightside Eclipse (1994, Candlelight Records), qui est considérée comme une des meilleures du black metal. Ils l’ont joué en entier, au plus grand plaisir du public. La grande force du groupe a toujours été dans  leurs compositions et non dans leur spectacle, mais la scène black metal s’est plutôt réjouie de l’ambiance lugubre caractéristique  Emperor.

Black Sabbath

Le groupe souvent qualifié de parent du heavy metal est monté sur la scène principale à 23h10, devant un public bien réchauffé, dans tous les sens du terme. La nouveauté d’une réunion ne s’est pas estompée pour plusieurs, malgré les premiers spectacles datant d’il y a plus de deux ans. Jeunes et moins jeunes ont saisi l’occasion de voir  l’ensemble légendaire (malheureusement sans le batteur original Bill Ward) et ont repris en choeur les morceaux les plus classiques du groupe. Black Sabbath ont ouvert leur spectacle avec War Pigs, et ont donné une performance sensiblement identique à celles ayant eu lieu lors de leur tournée mondiale. Ils ont joué deux morceaux tirés de leur plus récent album 13 (2013, Universal), Age of Reason et God Is Dead?, ainsi que plusieurs de leurs classiques comme Into The Void, Black Sabbath, N.I.B., Iron Man et Children of the Grave. Le public, un peu moins nombreux que pour les performances de Iron Maiden et Aerosmith, est rapidement entré dans le jeu de Ozzy Osbourne, qui a lancé ses classiques “Go fucking crazy!” et “We love you all!” tout au long du spectacle. Le guitariste Tony Iommi est apparu en pleine forme malgré sa bataille avec un cancer lymphatique, et Geezer Butler n’a en rien perdu de son aplomb sur scène. Le “jeune” batteur Tommy Clufetos (Ozzy Osbourne, ex-Rob-Zombie) a adapté un peu les partitions de batterie à son style plus vif et rapide que celui de Bill Ward, et a tenu le public en haleine lors d’un impressionnant, mais un peu long, solo en plein milieu du morceau Rat Salad. Black Sabbath ont prouvé qu’ils avaient encore bien leur place au sommet d’une affiche d’un festival comme le Hellfest, mais ceux qui avaient déjà assisté à un spectacle du groupe dans les deux dernières années n’ont eu aucune surprise.

Opeth

C’est sur la scène d’Altar que le festival prend fin devant une foule très condensée. On accueille le chanteur et guitariste Mikael Akerfeldt et son équipe. Venu de suède, ce groupe se classe dans la catégorie du métal progressif bien que certains morceaux sonnent très heavy metal. Le Concert est énergique, parfois planant, avec une bonne dose d’humour de la part du chanteur. On apprécie les morceaux tels que Demon of the fall ou encore Deliverance. Mais la meilleure note va sans hésitation à leur reprise de Black Sabbath Solitude.

L’ambiance retombe doucement sur le festival après trois jours de rencontres, de découvertes musicales et de fête. Il est difficile de redescendre sur terre et de réaliser qu’en si peu de temps le festival nous a offert du si grand. C’est avec respect qu’on salue l’organisation plus qu’efficace ainsi que tout les artistes qui ont répondus présent et réaliser un morceau de rêve pour quelques 50 mille visiteurs par jour.

Auteur: Ottavia Marangoni & Philippe Mandeville

Photographe: Antony Chardon