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8 aout 2015 – Et c’est repartit pour une 2nd journée de Heavy Montréal avec Faith No More, Iggy Pop et NOFX en têtes d’affiches !

Slaves On Dope

Comme ce fût le cas à Montebello plus tôt cet été, Slaves On Dope est encore le premier groupe de la journée. C’est donc sur la scène Molson Canadian que les amateurs se regroupent en lever de rideau afin d’acclamer la formation montréalaise. Ces derniers offrent encore une fois une prestation dynamique et Jason Rockman interagit régulièrement avec la foule. Il descend aussi dans l’espace réservé aux photographes pour faire chanter les amateurs pendant les pièces Pushing Me et Leaders Of Losers. Le groupe utilise aussi leur passage au Heavy Montréal pour jouer une nouvelle pièce qui paraitra sur leur prochain album plus tard en 2015. La surprise survient cependant lorsque les trois membres de la formation Venom inc. viennent voir leur prestation de l’espace réservé aux photographes (au lieu d’aller sur le côté de la scène) et tapent aussi des mains à la demande de Jason Rockman. Slaves On Dope réussi encore une fois à combler les amateurs qui sont venus les voir.

Deafheaven

Le groupe Deafheaven a offert une solide prestation de son black metal à saveur expérimentale. C’était un peu étrange de voir un groupe si grim jouer à une heure de l’après-midi, en plein soleil, mais ils ne se sont pas laissés arrêter par la lumière du jour! Étant un des seuls représentants du black metal américain ayant connu le succès dans les dernières années, ils ont pu profiter d’une place de choix sur le lineup du festival et en ont tiré profit. On attend du nouveau matériel de leur part au mois d’octobre.

Rockfest From The Crypt

Lita Ford

Les amateurs un peu plus vieux attendaient l’arrivée de Lita Ford avec impatience alors que les plus jeunes s’interrogeaient quant à la pertinence de la vieille rockeuse dans ce festival. Elle arrive sur scène avec un énorme sourire et vêtue d’un costume rouge très séduisant. Cette dernière éparpille parfaitement les succès Larger Than Life, Let It Go, Can’t Catch Me dans sa prestation et inclus la pièce des Runaways Cherry Bomb au grand plaisir de la foule. Il est cependant normal que les pièces plus récentes connaissent moins de succès même si Lita joue un peu de Jimi Hendrix en guise d’introduction de la pièce Relentless. Les musiciens sont très dynamiques sur scène et comme à son habitude, le bassiste Marty O’Brian démontre qu’il a toujours de l’énergie à revendre.

Malgré les efforts de Lita pour faire participer la foule, cette dernière est peu démonstrative sauf à la fin de leur prestation sur les titres Close My Eyes For Ever et Kiss Me Deadly. Malgré cela, Lita semblait très satisfaite de son passage au Heavy Montréal et les amateurs qui se sont déplacés pour la voir ont bien entendu trouvé que sa prestation était trop courte et ne rendait pas justice à sa carrière.

Abbath

Abbath, la légende du black connu pour son immense travail avec le groupe Immortal, a fait un arrêt à Heavy Montréal avec son projet solo, ouvrant son spectacle avec un morceau original: I : The Storm I Ride, dont les amateurs n’ont pas tellement pu profiter à cause d’un problème technique. Il a parsemé son set de chansons de Immortaldont Warriors, Withstand the Fall of Time et One By One, au grand plaisir du public. Le concert était très attendu des fans de black metal, qui n’ont pas été déçus!

Glassjaw

Ion Dissonance

Gojira

Gojira, les monstres du metal Français, sont passés en coup de vent sur la scène HEAVY. Même si nous sommes toujours en attente d’un nouvel album depuis l’excellent L’Enfant Sauvage (2012, Roadrunner Records). Le chanteur Joe Duplantier nous a promis du nouveau matériel très bientôt, mais c’était ce qu’il nous a dit la dernière fois qu’il était en ville… Reste qu’un spectacle aussi bien ficelé que celui de Gojira est parmi les plus intéressants du metal, et une interprétation comme celle qu’ils ont fait de Flying Whale devrait être un modèle à suivre pour tout musicien.

Dying Fetus

Testament

La foule attendait de pied ferme la formation Testament et n’hésite pas à scander leur nom dès que la prestation de Gojira est terminée. Il y a une grande surprise qui attend les amateurs lorsqu’ils voient arriver les membres de la formation sur scène. En effet, le batteur Gene Hoglan et le bassiste Steve DiGiorgio sont absents et sont remplacés par Alex Bent (Battlecross) et Tilen Hudrap (Vicious Rumors) respectivement. Mais cela est vite chose du passé lorsque les premières notes de la pièce Over The Wall retentissent! Les amateurs massés en grand nombre devant la scène deviennent hyperactifs sur l’excellente Rise Up et les agents de sécurité en ont été fort occupés avec les nombreux crowd surfers. Into The Pit porte bien son nom et génère un énorme thrash comme à son habitude. D.N.R et Disciples Of The Watch ont été les autres titres les plus appréciés par la foule. Même si la formule est établie depuis longtemps, elle est tellement efficace qu’il est normal de ne pas vouloir la changer. La foule ne s’est pas laissée déconcentrée par les ennuis de son du groupe (comme plusieurs autres qui ont joué sur la scène Molson Canadian) et s’est défoulée sur la musique d’une formation qui jouait ensemble pour la toute première fois!

The Agonist

Battlecross

Le thrash de Battlecross a surpris tous ceux qui ne le connaissaient pas, et a réussi à en mettre plein la vue à tout le monde. Le batteur Alex Bent en était à son deuxième set de la journée, ayant remplacé avec brio Gene Hoglan de Testament. Ils ont profité de la superbe journée pour nous donner un bel aperçu de leur prochain album, Rise To Power, qui paraîtra en 2015 sous Metal Blade, avec la chanson Spoiled. Du thrash rapide, efficace, digne de l’excellent matériel que le groupe a déjà sorti auparavant. Si on se fie seulement à cette chanson, le prochain album risque d’être meilleur que ses prédecesseurs…

Billy Talent

NOFX

Devin Townsend

Devin Townsend a sorti son habituel attirail prog, en profitant pour en mettre plein la vue et les oreilles au public. Le guitariste canadien et son groupe ont tiré leur setlist d’un peu partout, jouant de Rejoice et Marche of The Poozers à Night et Namatse du projet solo de Devin Townsend, et Storm du Devin Townsend Band. Il nous a habitués à beaucoup sur la scène, et sa performance n’a pas déçu, bien au contraire! Il a su faire un gros clin d’oeil à pas mal de matériel à l’intérieur d’un court 45 minutes, qui a impressionné et amusé tout le monde de l’assistance.

Iggy Pop

Nombreux sont les amateurs qui attendent la venue du légendaire Iggy Pop sur la scène Heavy. Que ce soit par curiosité ou pour apprécier sa musique, lorsque ce dernier monte sur scène, la foule est charmée. On remarque immédiatement que l’âge n’a pas ralenti le rockeur et sa démarche inusitée sur scène est toujours aussi particulière. Ce dernier ne perd pas de temps pour enlever sa veste au grand plaisir des dames. Iggy entame son spectacle en force avec les titres No Fun et I Wanna Be Your Dog (de son époque avec The Stooges) au grand plaisir de la foule. Les plus connaisseurs n’hésiteront pas à chanter les paroles des succès comme The Passenger, Lust For Life, Nightclubbing et 1969. Même si les musiciens bougent peu, Iggy est très dynamique et toujours aussi charismatique. Il garde bien entendu les chansons I’m Bored, Funtime et Down On The Street  pour son rappel. Iggy est le premier de la journée à créer une atmosphère festive ou une foule de jeunes et moins jeunes dansent et font du crowd surfing. La musique d’Iggy est intemporelle et vieillit très bien.

Faith No More

Durant toute la journée, on remarque que plusieurs amateurs s’identifient à la formation Faith No More en portant leur chandail. On sent une certaine excitation généralisée pour ce groupe, car leur dernier passage dans la métropole date du fameux spectacle de Metallica et Guns N’ Roses au Stade Olympique en 1992, 23 ans jour pour jour! Comme d’habitude, Faith No More a le don de se démarquer des autres groupes. Cette fois, ils ont une platebande de fleurs qui fait la largeur de la scène et les musiciens sont tous vêtus en blanc. À première vue, on se croirait davantage à un concert de hippie que dans un festival métal! De plus, ils choisissent la pièce Motherfucker afin de profiter de son style musical pour faire une longue introduction à leur succès From Out Of Nowhere. C’est à ce moment que le spectacle débute vraiment et la foule ne se gêne pas pour démontrer son appréciation. Le groupe est en feu, Mike Patton est très dynamique sur scène et a toujours une voix exceptionnelle. Ce dernier interagit régulièrement avec la foule et tient cette dernière dans sa main tellement il est un bon frontman! Il se permet même d’utiliser une caméra servant à projeter le concert sur les écrans géants avant de sauter dans la foule à la fin de la pièce Superhero! La sélection des pièces est bien balancée même s’ils jouent six compositions de leur dernier album (Sol Invictus). Ce sont les classiques comme Midlife Crisis (à laquelle ils ont incorporé une partie du titre The Power Of Love de Céline Dion) et l’excellente Epic qui seront les moments les plus mémorables de la soirée. Le groupe revient en force avec un rappel qui inverse à la logique en jouant la pièce la plus lourde en premier et terminant avec celle qui est plus tranquille (Digging The Grave, This Guy’s In Love With You et Just a Man). Faith No More comble les amateurs qui attendaient leur retour depuis longtemps et a du même coup satisfait la curiosité de tous ceux qui étaient restés et qui ne savaient pas à quoi s’attendre.

Auteurs : Philippe Mandeville, Albert Lamoureux

Photographes Paul Blondé, Thomas Mazerolles