20150709-12FestivalPauseGuitare4059 juillet 2015 – C’est en ce beau mois de juillet 2015 que se déroule la 19ème édition du Festival Pause Guitare à Albi. La programmation s’étale du 6 au 12 juillet, et aujourd’hui, jeudi 9, c’est une soirée plutôt folk et rock qui nous attend. En effet, ce soir nous aurons l’occasion de voir Moriarty, Angus & Julia Stone, Status Quo ainsi que Charlie Winston sur la Grande Scène. Un programme plutôt sympathique.

C’est donc Moriarty qui ouvre les hostilités à 19h. Ce groupe franco-américain, dont le nom est un hommage à Dean Moriarty du roman Sur La Route, habitué des festivals revient ce soir pour défendre leur dernier album Epitaph. Inspirés par leurs nombreux voyages, les arts et leurs origines diverses, les artistes créent des compositions aux sonorités variées, folk, blues, bluegrass, rock, abordant le plus souvent le thème de l’au-delà. Le groupe va nous livrer un set de belle qualité, devant un public calme mais néanmoins attentif. La jolie Rosemary Standley nous envoûte avec sa voix puissante et si singulière sur des titres comme Little SadieLong Live the (D)evil ou Rambling Man. A ses côtés, les musiciens, Thomas Puéchavy, Stephan Zimmerli, Vincent TalpaertEric Dubessay et le comique Arthur B. Gillette (coiffé de son plumeau et vêtu de sa chemise retournée) assurent le show avec précision. Complicité, musicalité, beauté et humour, pour un agréable moment passé en compagnie de Moriarty.

20h20 c’est le duo australien Angus & Julia Stone qui prend maintenant le relais. De leur union musicale sont nés deux albums, puis en 2010 le frère et la sœur partent, chacun de leur côté. En 2014, le producteur Rick Rubin réussit à convaincre Angus et Julia de se réunir, un 3eme album éponyme, voit le jour et remporte un franc succès. Voici donc les Stone, ensemble et accompagnés de leurs musiciens. Le set démarre avec deux compo solo, It was Blue d’Angus et It’s All Okay de Julia.  D’un côté, le discret rocker caché sous sa barbe et affublé de son béret et de son t-shirt Metallica, de l’autre, la poupée blonde ondulant en mini jupe: à la fois contraires et complémentaires, le frère et la sœur nous séduiront, chacun à leur façon. Les titres Crash and Burn, For You ou encore Big Jet Plane seront interprétés pour notre plus grand plaisir. Même si la blondinette en fait parfois un peu trop avec sa sexy attitude (elle n’a clairement pas besoin de ça), il est clair que leur talent est indiscutable, leurs sublimes voix, particulières, résonnent et vous emportent. Le public se réveille un peu plus, les acclamations retentissent et les refrains sont entonnés par les fans. Le duo nous offrira également une cover lascive de You’re The One that I Want. Leur musique délicate, pleine de suavité s’infiltre dans vos oreilles, vous incitant à vous balancer et parfois même vous fait frissonner. Une très belle prestation offerte par Angus & Julia Stone et leurs musiciens.

Après la douceur de la folk c’est dans une ambiance un peu plus rock’n’roll et en compagnie de Status Quo que nous allons continuer la soirée. Créé en 1962 à Londres, ce groupe de boogie hard rock a réalisé pas moins de 30 albums dont Aquostic sorti l’an dernier. Il est 21h45, la nuit commence à tomber lorsque les vétérans made in England débarquent pour nous envoyer leur bon boogie-hard rock toujours aussi efficace en live. La foule qui s’est rassemblé devant la scène est majoritairement composée des fans de la 1ere heure, des fans qui, ce soir vont perdre quelques années et retrouver leur fougue d’antan. A tous deux 66 ans, Francis Rossi et Rick Parfitt, armés de leurs guitares ont toujours la pêche et vont nous envoyer des bons vieux morceaux comme Caroline, Rain, Little Lady ou Big Fat Mama. Dans le public ça chante, ça saute et ça se roule des patins! C’est clair, le rock’n’roll donne des ailes à certains et une nouvelle jeunesse à d’autres. Leon Cave nous offrira un chouette solo de batterie introduisant la célèbre In The Army Now, les “oh oh oh” résonnent sur le site Pratgraussals. Le joli jeu de light met bien en valeur le spectacle, le son est plutôt bon et tous les musiciens, Rossi, Parfitt, Cave, mais aussi Andy Brown et Rhino se donne à fond. Les papys attiseront la foule avec l’incontournable Whaterver you Want et clôtureront le show avec Rockin’ all Over the World. Un concert punchy qui aura fait régner la bonne humeur générale, merci à Status Quo pour ce moment 100% rock’n’roll.

Changement de style en cette fin de soirée, nous restons en territoire anglais avec Charlie Winston. Cet auteur compositeur et interprète vient de donner naissance à son 3ème album nommé Curio City dont on connait déjà le titre Lately. 23h15, l’artiste débarque sous les applaudissement du public, guitare sèche à la main il lance les premiers accords d’Evening Comes. “Est-ce que ça va Albi ?”, Charlie Winston aime clairement son public et fera l’effort de parler en français aussi bien que possible tout au long du concert. Les sonorités electro-pop de Lately retentissent et le public s’anime, un style auquel je n’adhère pas particulièrement mais qui reçoit un bon accueil en live. On repasse à sa pop-folk avec Truth et Wilderness, on frappe dans les mains, la foule se chauffe, et l’artiste tombe la veste de son magnifique (ou pas) costume aux motifs baroques. Attention mesdames ! Charlie va entraîner son public à reprendre en chœurs le refrain de Rockin’ in The Suburbs puis enchaînera avec Hello Alone avant d’aller se mêler à la foule durant In Your Hands. Les filles sont comme des folles, quel showman ! Sur scène, ses musiciens en costume bleu pétrole, se donnent à fond; le claviériste en particulier semble presque en transe. Que l’on aime ou pas la pop-folk-electro de Charlie Winston il faut reconnaître qu’il a un joli grain de voix et un talent de showman indéniable. L’artiste fera danser, chanter et crier la foule, n’omettant pas de jouer Like a Hobo, le titre qui lui a fait gagner le cœur des français.

Une soirée sympathique en compagnie de ces artistes, une édition de Pause Guitare qui démarre sur les chapeaux de roue avec une organisation au poil.

Auteur : Fanny Dudognon

Photographe : Antony Chardon