Son Lux

Son Lux

17 Novembre 2015 – Ces quelques kilomètres qui me mènent au Bikini je les connais par coeur. Me rendre à un concert est ma passion, une passion sérieuse depuis que je suis rédactrice chez Thorium. Impossible de chiffrer le nombre de trajets que j’ai fait vers cette salle, mais le premier c’était il y a 3 ans, dans le cadre du Festival Les InRocKs. Ce rendez-vous automnal toulousain que ne je rate plus depuis. Le 13 novembre 2012 j’étais venue applaudir Willy Moon, 3 ans plus tard cette date anniversaire est venue marquer un drame. Un drame pour notre nation, un drame pour notre génération. Elle qui était venue s’engouffrer dans la salle du Bataclan pour chanter, danser, sauter, crier, bouger, slamer, jouir du rock et de la vie. Alors ce soir ces quelques kilomètres qui me séparaient du Bikini n’ont pas ressemblé aux autres.

C’est Flavien Berger qui ouvre cette deuxième soirée de festival, qui ne comptera que 3 concerts suite à l’annulation de Formation. Ainsi dès 20h50 le jeune parisien, au micro et aux machines, commence avec deux premiers titres extrait de Léviathan : Vendredi et La Fête Noire. Traversé par le thème de la fête foraine, Léviathan et notamment son -très long- morceau éponyme nous entraine dans un voyage expérimental des plus agréables. Je ferme les yeux, le coeur et le cerveau étouffés depuis quelques jours se font plus légers le temps d’un instant. Après Gravité, sa dernière interprétation, l’artiste sera ovationné par le public, peu nombreux mais conquis. Première belle découverte de la soirée, si son album vous est encore inconnu je vous invite à le découvrir sur le soundcloud de Flavien Berger.

Aux abords de 22h, le deuxième groupe de la soirée Ghost Culture fait son entrée. Sur la scène habillée de lampes le jeune anglais  James Greenwood s’accompagne d’un batteur. Sur ses excellents morceaux tels que Lucky ou Mouth, qui fleurent bon le Depeche Mode, le dandy aux cheveux fauves se désarticule, micro en mains, entre ses machines et ses pads. Sa présence scénique, sa musique esthétique, nous ont offert un show extatique.

23h, le moment d’accueillir Son Lux, le groupe le plus attendu de la soirée. Sur leur scène à roulettes, Ryan Lott, originaire de Denver, est accompagné d’un batteur et d’un guitariste. Le piano de Ryan tourné face au public, ils démarrent le set avec Change Is Everything, extrait de l’album Bones. Immédiatement la puissance de la voix de Ryan Lott fait mouche. La qualité instrumentale du set n’est pas en reste car la dextérité du batteur est impressionnante. Avec grandeur toujours, et quelques variations par rapport à la version album, démarre Easy, extrait de Lanterns (2013) et récemment emprunté pour la B.O de Mon Roi réalisé par Maïwenn. Le public est sensible à la prestation transportée et expérimentale de Son Lux, qu’il remercie gracieusement par ses applaudissements. Ryan Lott manifestera un “Je t’aime Toulouse” et invitera le public à reprendre avec lui le refrain de Now I Want : “Now I want to be free“, des paroles clamées en choeur, lourdes de sens en ces temps dramatiques. Le groupe interprétera Lost It To Trying pour le rappel, emportant ainsi mon espoir d’apprécier Alternate World en live.

Une programmation, teintée électro poétique, sans déception pour cette deuxième soirée toulousaine du festival les InRocKs Philips 2015.

Auteure : Vanessa Eudeline

Photographe : Antony Chardon