Santana-19

17 juillet 2015 – Pour ce 4ème soir des Déferlantes, le Parc Valmy affiche à nouveau complet pour accueillir le guitariste légendaire Carlos Santa qui vient clôturer cette 9ème édition. A cette occasion, on retrouve majoritairement un public de soixante-huitard qui vient remplir progressivement le parc dans l’attente de l’idole qui a rythmé leur jeunesse !

A partir de 15h30, la scène Pression Live, à l’entrée du parc, accueille le groupe gagnant du tremplin des lycées. Cross The Ocean réalise son set porté par la famille et les amis venus nombreux encourager leur prestation. La formation est jeune et manque encore un peu de maturité, de pratique. Après le passage de Jonhn and the Volta qui refuse déjà d’être photographié c’est le duo des Mountain Men qui captivent les déferleurs. Une scène minimaliste, guitare, voix, harmonica, ce duo nous embarque sur des rythmes blues & folk renforcés tant par leur charisme que la voix enivrante de Mr Mat sur la reprise de Georgia, les jeux de scène de Iano Barefoot, pieds nus, dans son costume ”so british” et ses envolées à l’harmonica sur Egostical.

A 19h, changement de scène, direction le parc pour l’entrée de Vadel sur la Scène Mer. Après un premier EP en 2012 dont il jouera un de ses titres les plus connus Drama Queen, c’est une surprise de le découvrir sur scène dans un style un peu plus mature, plus rock mais aussi parfois plus funky avec le groove des choristes qui l’accompagnent. L’artiste mélange les styles et peu prendre comme référence tout aussi bien Led Zepplin que s’imprégner d’un style old school hip-hop. Le public accroche sur son nouvel album First impression et n’hésite pas à se lever et se rapprocher pour danser quand Vadel effectue une reprise de James Brown.

Dans un tout autre style, sur la Scène Château c’est Michael Kiwanuka qui poursuit ce début de soirée vers 20h. A tout juste 20 ans, ce jeune londonien nous fais découvrir son premier albumteinté de soul : Home again. Douce, suave, parfois éraillée, sa voix et les mélodies qu’il propose nous invitent à voyager dans les 70’s. Ce jeune homme dégage quelque chose à la fois de simple et d’intense qui nous invite à nous poser et apprécier l’instant.

A 21h sur la Scène Mer, les projecteurs s’éteignent, la fumée remplie la scène, laissant apparaître, lorsque le vent la dissipe : Julien Doré. Si ses musiques peuvent paraître un brin mélancolique pour certains, il est indéniable que Julien est un homme de scène qui fait le show et sait très bien le faire ! Généreux avec son public, il est comme à la maison puisqu’il a grandit non loin de là, à Lunel. L’émotion est palpable tout au long du concert tant dans son regard que dans son sourire. Sur Paris Seychelles, il s’élancera dans la foule pour la traverser jusqu’à la fontaine au centre du parc et donc du public. Il escalade cette dernière dominant la foule et déclenche une envolée de confettis. Néon Love en fond de scène à l’effigie de son dernier album dont il interprète plusieurs morceaux il puisera également dans Bichon sorti en 2011. De Kiss for Ever à Bleu Canard en passant par Chou Wasabi ou encore Heaven, le beau blond séduit le public. Largement ovationné le bellâtre disparaît comme il est arrivé dans un nuage de fumée.

C’est la soirée des showmen puisqu’à 22h, dans son costume violet, le dandy au chapeau, Charlie Winston entre en scène avec quelques titres de son nouvel album Curio City tinté de sonorités un peu plus électro à l’image du titre Lately qui inonde les ondes actuellement. Pour notre plus grand plaisir, à peine se met-il à siffler quelques notes que le public le suit pour son premier tube sortie en France il y a 5 ans, Hobo. Quelques morceaux de son 2ème album Runnig Still viennent agrémenter le set mais toutes les bonnes choses ont une fin et il nous quitte avec Kick the Bucket.

Très attendu sur la Scène Mer, vers 23h le grand Carlos Santana vient réchauffer les déferleurs avec plus d’une heure et demi de concert. Plus de 40 ans de carrière, à 68 ans, le guitariste américain d’origine mexicaine déploie avec virtuosité les riffs qui le caractérisent. S’il est connu pour avoir inventé le rock latino, on ressent bien que son nouvel album Corazon est marqué par de multiples influences. Sonorités salsa, blues, musiques traditionnelles mexicaines mais également rap et RnB viennent enrichir le jeu du guitariste pour le plus grand plaisir du public qui se déhanche ! Le spectacle est à la hauteur du personnage tant par son charisme que par l’osmose avec le reste du groupe notamment les percussionnistes et les deux chanteurs qui l’accompagnent.

La soirée se clôture avec Chinese man vers 00h30 sur la Scène Mer. Alors que le collectifs marseillais prend place aux platines, accompagné d’un Mc qui déroule son flow et deux cuivres, les déferleurs venus pour Carlos Santana quittent progressivement le parc dès les premiers morceaux. Ceux qui restent auront pu apprécier leur trip-hop au croisement du dub, du rap de la soul et de la funk issu majoritairement tiré de leur EP Once upon the time sortie en 2014 et de leur album The Groove Sessions Vol. 3.

Après un premier week-end de concerts, cette 9ème édition s’achève sur cette belle soirée marquée tant par le charisme et la virtuosité de Santana que les jeux de scènes de Charlie Winston et Julien Doré. En espérant que la 10ème édition fera tout de même des paris un peu plus importants sur les artistes qui déferleront !

Auteure et Photographe :Emilie Sablik