Christine & The Queens-2

11 juillet 2015 – Cette deuxième soirée des Déferlantes affiche complet depuis quelques semaines et pour cause : Lenny Kravitz se déplace à Argelès-sur-Mer. Ce soir c’est donc environ 12 000 festivaliers que le Parc de Valmy attend.

Dès 15h10, sur la Scène Pression, se dévoile Emma Beatson, jeune chanteuse française accompagnée de ses 3 musiciens. Des morceaux teintés soul/rock/blues et une fraicheur qui convainquent avec grâce les premiers festivaliers. La programmation a visiblement permuté la suite puisque c’est Gomina qui prend la relève sur scène. Un groupe qui nous révèle de belles mélodies pop teintées néo-psychédélisme. Un quatuor expérimental à suivre de près. C’est ensuite au tour de Breakfast Monkey de monter sur scène. Ce groupe originaire de Liverpool délivre un rock turbulent. Leurs familles exaltées en premières lignes sont leur premier soutient. Un moment poignant pour le chanteur Maxime qui a grandi ici et vient au festival depuis toutes ces années. 

Aux abords de 19h on migre vers la Scène ChâteauBiga*Ranx a pris place accompagné d’un batteur aux pads et d’un DJ aux machines. Le jeune français ne manque pas de style dans son genre : le rub-a-dub (un dérivé du reggae), maîtrisant le toasting (ancêtre du rap) en patois jamaïcain avec une voix irrésistible. Un son terriblement agréable pour terminer cette journée ensoleillée et commencer cette soirée de festivités.

Il est 20h lorsqu’Asa débarque sur la Scène Mer, en compagnie de ses musiciens et de sa choriste. Chanteuse soul à la voix fabuleuse et redoutable musicienne elle interprète ses morceaux métissés. C’est devant un public séduit qu’Asa terminera son live une heure plus tard munie de son ukulélé.

Il est l’heure maintenant pour, Cali, de rejoindre la Scène Château. Véritable emblème catalan et définitivement “à la maison” dans ce festival, le chanteur est accueilli comme il se doit et s’offre donc d’emblée un bain de foule. De retour sur scène avec un drapeau sang et or emporté au passage, le showman s’amuse avec les photographes qu’il autorise à monter sur scène, empruntant même le boitier de notre photographe Thorium pour réaliser quelques clichés. Il fait ensuite monter sa fille pour un morceau en duo, malgré une timidité perceptible elle ne se démonte pas et chante de sa voix angélique. Père et fille main dans la main, voilà un beau moment offert au public catalan qu’il chérit tant. Monté sur ressorts toute la durée du concert, il terminera en invitant une autre petite fille sur scène, cadeau d’anniversaire intimidant qui ne la met pas vraiment à l’aise. Pour finir, l’interprétation de Je m’en vais n’était pas à prendre au pied de la lettre puisque Bruno Caliciuri, enchaîne avec 1000 coeurs debout.

22h, devant un parterre de spectateurs où il devient difficile de se faire une place, Christine and the Queens prend place sur la Scène Mer. “Mais jusqu’où vas-tu Argelès ?” s’étonne alors Héloise Letissier (de son vrai nom). Christine enchaine les titres extraits de son premier album à succès Chaleur Humaine -écoulé à plus de 400.000 exemplaires- ne s’économisant pas sur les chorégraphies millimétrées entourée de ses 4 danseurs. Elle entonne Paradis perdus, mélange de Christophe et de Kanye West comme elle le décrit, où s’absentent ses danseurs et les néons suspendus, la laissant seule sur scène avec un de ces néons. Même sous la chaleur de juillet Christine maintient l’élégance qui est la sienne : costume noir et mocassins, il n’y a que sur l’interprétation d’Intranquilité (titre paru uniquement sur vinyle en édition limitée) qu’elle fera tomber la veste. Après une immense tournée, Christine and the Queens qui prolonge dans les festivals, garde la même énergie sur chacun de ses shows et moi décidément je ne m’en lasse pas !

Sur la scène adjacente, celle du Château, Lilly Wood and The Prick prend place. En compagnie de Benjamin Cotto à la guitare et des autres musiciens, Nili interprète les titres extraits de Invicible Friends et The Fight, de son grain de voix cassé. A la setlist est inclus Shadows, extrait de leur troisième album à venir, enregistré en partie à Bamako, leur nouvelle source d’inspiration. Face aux déferleurs le tandem parisien reprend bien évidemment Prayer In C, titre qui fait leur succès depuis son remix par Robin Schulz.

Minuit, on y est, le phénomène que l’on attend tous : Lenny Kravitz prend place sur la Scène Mer. Lunettes de soleil pour soigner son aura de rock star, il est entouré d’une grosse formation musicale dont deux musiciennes exceptionnelles : à la basse, Gail Ann Dorsey qui a officié auprès de David Bowie et à la batterie : Cindy Blackman, épatante de technicité, à ses côtés depuis les années 80. Beau casting donc ! Porté par de nombreux instruments, cuivres, pianos (le pianiste s’entoure de 8 claviers au total !)… le début de son live est très, voire trop, instrumental et en désarçonne plus d’un. Victime d’une angine, il s’économise au micro, chacun des musiciens y va de son solo et les morceaux du répertoire de Lenny Kravitz s’allongent et perdent de leur dynamisme rock. Quelques bémols ici retenus mais qui ne l’ont pas empêché de livrer presque deux heures de show, de s’offrir un bain de foule et de garder un public dense jusqu’au remarquable Are You Gonna Go My Way.

Pas de photos de Lenny Kravitz chers lecteurs, nous n’avons pas eu les autorisations.

 

Auteure : Vanessa Eudeline

Photographe : Emilie Sablik