Of Monsters and Men

Of Monsters and Men

28 juin 2015 – C’est toujours sous un soleil brûlant que cette troisième et dernière journée de festival démarre. Tandis que le DJ allemand Marek Hemmann offre un set aux confins de la house et de la deep techno sur la Scène du Trec, Massilia Sound System débarque sur la Scène Garonne. Coiffés de leurs chapeaux les phocéens habitués de Garorock délivrent une musique festive, populaire et combative. Un reggae provençal et 30 ans de scène, voilà une recette qui fonctionne bien en festival à l’heure du pastis !

S’ensuit le duo Brigitte sur la Scène de la Plaine, deux franges droites, deux robes moulantes et scintillantes au milieu d’un décor estival où se mêlent palmiers et flamands roses. Avant de démarrer le concert les Brigitte nous signalent que nous sommes beaux, la vue depuis la scène doit être impressionnante car nombreux sont les artistes à l’avoir exprimer ce week-end. Entourées de leurs 4 musiciens masqués -en ce début de concert- Sylvie Hoarau et Aurélie Saada sont extrêmement sensuelles et délivrent un show langoureux, reprenant les morceaux des albums Et vous, tu m’aimes ? et A bouche que veux-tu. Interprétant des paroles à la symbolique féminine, le duo de chanteuses se montre plus intime avec le public féminin comme lorsqu’elles s’exclament “ça va les meufs ?”. Une offrande aux femmes aussi lorsqu’ Aurélie s’empare de sa guitare pour interpréter Je veux un enfant, témoignage de sa persévérance pour être mère et hommage à ses deux filles présentes en loges ce soir.

19h45, le public, moins dense ce soir, mute désormais vers la Scène Garonne où s’est installé le duo fraternel australien Angus & Julia Stone. C’est seul qu’ Angus démarre le concert avec l’interprétation de It Was Blue, trace de sa carrière solo et de l’album Broken Brights. Julia enchaine à son tour en solo avec It’s All Okay, un morceau extrait de la même période d’indépendance et de son album By The Horns. Ils poursuivent avec Crash and Burn, extrait du dernier album sorti en 2014 symbolisant le retour du duo sur scène. Angus & Julia Stone nous livre ce soir un live très réservé, s’adaptant mal à l’absence d’ambiance intimiste qu’un festival en plein air offre. Dans ce sens, un live bien moins appréciable que celui que j’ai vécu au Bikini de Toulouse en décembre dernier. Après la cover d’Olivia Newton-John et John Travolta, You’re the one that I want, le duo enchaîne avec l’interprétation du titre qui a fait leur réputation : Big Jet Plane, dans une version plus nonchalante que l’originale. Juste après Julia Stone se charge de la présentation des musiciens avant que le groupe n’achève le concert avec A HeartBreak.

Alors que les londoniens de Jungle assurent leur live sur la Scène du Trek, Of Monsters and Men rejoint la Scène de la Plaine dès 21h. Avec seulement 4 dates sur la tournée française de leur nouvel album Beneath The Skin, sorti 3 semaines auparavant, les islandais sont très attendus ! Entourée du reste du groupe, dont Ragnar Pórhallsson qui l’accompagne sur l’écriture et le chant, plus 2 musiciennes de scène, Nanna Bryndís Hilmarsdóttir démarre le concert avec Crystals. S’ensuit 1h15 d’un savant mariage folk/pop indé riche de saveurs, nous offrant même un morceau inédit : Winter Sound. Je trouve en général de piètre qualité les lives en plein air lors des grosses formations musicales, mais là vraiment rien à redire sur la coordination et l’acoustique. Un beau et grand moment qui aura régalé les festivaliers jusqu’à un taux extrême d’excitation sur le tant espéré Little Talks avant de clore sur Six Weeks.

Pendant ce temps résonne une techno-électro alambiquée depuis Garoclub. Il s’agit de Greg Und Simon, qui n’est autre que la fusion entre Greg Kozo et Simon Delacroix a.k.a. Toxic Avenger : la messe est dite ! Un DJ set à 4 mains efficace que j’ai quitté beaucoup trop tôt pour découvrir en live le phénomène français électro du moment : The Avener. Malgré la tête d’affiche Archive qui rivalise au même moment sur la Scène Garonne le public est réuni en masse devant la Scène du Trec au moment où retentit la musique de western par excellence : celle d’ Ennio Morricone composé pour Le bon, la brute et le truand. Durant son set, où les lights sont travaillées, le DJ niçois passe en revue le meilleur de The Wanderings of The Avener avec des morceaux comme Castle In The Snow, Hate Street Dialogue et bien sûr Fade Out Lines. 

On continue dans l’électro pour clore cette 19ème édition mais nous passons dans la cour des grands en rejoignant la Scène de la Plaine et le pape de la techno allemande : Paul Kalkbrenner. Et il attaque très fort dès le début notre Paul K, égrainant tout du long les pépites de son répertoire, devant une masse humaine acquise à sa cause usant ses dernières forces après ces 3 jours de festival et de chaleur intense.

Voilà que la 19ème édition Garorock se termine, rassemblant au total 80 000 festivaliers. Cette année l’organisation a vu les choses en grand en équipant les festivaliers d’un bracelet connecté en RFID, baptisé GaroPass, leur permettant de naviguer sur les espaces concerts, bars et camping en mode “cashless” une fois crédité. Une innovation technologique qui a connu des difficultés sur le début de la première soirée laissant de nombreux festivaliers désappointés aux portes du festival, ratant ainsi les premiers concerts. Des complications qui en sont pas réitérées dans le week-end mais qui ont laissé un goût amer aux festivaliers du vendredi soir. Concernant le 20ème anniversaire les dates retenues sont les 1er, 2 et 3 juillet 2016 !

Auteur : Vanessa Eudeline

Photographe : Antony Chardon