Massive Attack

27 juin 2014 – c’est sur la plaine de la Filhole, un grand espace vert au cœur de Marmande que prend place le festival Garorock. Très attendu, le festival ouvre ses portes sous un temps nuageux qui ne suffit pas à décourager le public venu nombreux. Désormais 4 scènes accueillent les artistes. On se presse auprès des banques à jetons, des plaids s’étendent aux pieds des deux scènes principales et l’attente du premier groupe se fait dans une ambiance festive.

Scène Garoclub : Costello, Simina Grigoriu et Sebastian Guardola vs Yoan.L

Naâman

C’est Naâman qui donne le coup d’envoi sur la scène Garonne à 19h15 et met du baume au cœur. Sa musique aux diverses inspirations se déverse sur la plaine comme une vague de Good vibes! Un flow rafraichissant, un reggae très new roots et une présence incontestable font de lui un artiste à suivre. Expressif, le jeune chanteur semble vivre profondément chacun de ses titres interprétés. Le public, touché se balance en rythme et se laisse porter jusqu’aux plages des Antilles ou jusqu’au coeur de Kingston. On retient parfaitement le titre de son dernier album Deep Rockers, Back a yard.

Bohicas

En avant pour le rock Londonien de ce quatuor énergique. Voix incisive, look bad boys et solo de guitare énervé, le groupe envoie la purée d’emblée! Le titre Swarm résonne et des groupes de jeunes se rassemblent petit à petit au pied de la scène de la plaine. Malgré un son percutant et de bons morceaux très bien balancés entre son old school et nouveaux rythmes on regrette le manque de présence et de communication avec le public.

Franz Ferdinand

A peine Bohicas terminé, la foule se resserre devant la scène Garonne. Les fans se chauffent, l’ambiance monte. On voit passer des festivaliers armés de marteaux en plastique et de verres débordants de bière, la soirée s’annonce sportive! Le rock écossais de Alex Kapranos, Nick McCarthy,Robert Hardy et Paul Thomson envoie son premier titre tel un boulet de canon! A peine le premier titre terminé que débutent les accords de The dark of the matinee. Le public s’agite et quelques motivés tentent désespérément de slamer. Le chanteur s’éclate et nous offre son saut énergique habituel. Tous leurs titres à succès y passent, et la foule se réjouit en reprenant en coeur des titres tels que Do you want to ou encore Take me out. On remarque que le public est relativement jeune et se donne à fond au coeur de la foule. Vers la fin du set le groupe interprète le single Love Illumination, issu de leur dernier album Right thoughts, Right words, Right actions. Après une présentation entrainante des musiciens, Alex salue son public et la boucle est bouclée. En gardant la même recette, ce groupe a toujours autant de succès et ça fait plaisir à voir.

Phoenix

La pop électro rock tant attendue s’apprête à tenir ses promesses. Un écran géant en fond de scène projette des images de Versailles, ville d’origine de ce groupe français propulsé sur la scène internationale. Une musique style baroque envahit la plaine et des hurlements s’élèvent dans le public, la batterie résonne, un jeu de lumières électrisant illumine la scène et c’est parti! La voix si singulière de Thomas Mars saisit l’attention tandis que les claviers nous embarquent dans l’univers du film Lost in translation sur le titre Too young. Les jeux de lumières sont intenses, la foule est subjuguée, les images projetées en fond sont planantes, le show est total! Le groupe nous gratifie de son tout premier titre composé et Thomas se jette dans la foule, pris dans un slam de malade, il se dresse sur ses genoux et vogue au milieu des mains tendues. If I ever feel better nous ramène au début des années 2001 et Lisztomania nous donne envie de sauter partout. On ne retient que du bon pour ce groupe qui continue de séduire à coup d’électro enjôleuse et mélodieuse. N’hésitez pas à écouter leur dernier album sorti en 2013, intitulé Bankrupt.

Massive Attack

Les piliers britanniques du trip hop s’installent lentement mais sûrement sur la scène Garonne. Place à la transe musicale de ce groupe qui se veut tour à tour planant, soul ou bien groovy. Deborah Miller entre en scène, vêtue d’une cape noire et dorée, élégante elle déambule et séduit les quelques fans rassemblés malgré l’heure tardive. Le public, armé de kway et de capuches, titube et divague face à l’écran qui projette tour à tour des noms de médicaments, chiffres et noms de marques.  Daddy G salue la foule dans un nuage de fumée et la musique reprend. Le show semble se dérouler en deux parties, une première un peu diffuse, à la limite de la confusion pour les non adeptes de ce genre de musique. Les passages instrumentaux étouffent presque la voix mais le tout se rééquilibre pour Tear Drop. A partir du morceau Girl I love you, le concert prend un autre tour, la basse devient puissante, les riffs de guitare sont remarquables et Grant Marshall fait vibrer ses cordes vocales. Les instruments se déchaînent et tout semble alors parfaitement s’emboiter, l’espace est rempli de son, les textes sur l’écran se font dénonciateurs et le show atteint alors son paroxysme.

Perfect Hand Crew

 

Bakermat

Bakermat

Lodewijk Fluttert Jr de son vrai nom et tout droit venu des Pays bas, investit la scène, platines et bons sons au programme de cette nuit dans la plaine de la Fihlole. Il est deux heures du matin et Garorock n’est pas prêt de fermer l’oeil! Un son cuivré deep et tech house. Ces mix, ponctués de discours célèbres portent les festivaliers, l’ambiance est trippante et envoûtante. Lodewijk, simple et décontracté, crée une atmosphère où il fait bon  se laisser aller. Souriant et porté par ses sons très diversifiés il nous offre un set parfait, soutenu par un jet de lumière contribuant largement à l’ambiance électro house de cette fin de soirée. Auteur de deux ep à succès, le jeune Bakermat se montre à la hauteur des espérances de son public et des curieux restés pour l’écouter.

Stand High Patrol

Gesaffelstein

Gesaffelstein

Mike Lévy aux platines saisit la scène Garonne, la techno électro à l’honneur. A 3h du matin, le public est déjà bien dans l’ambiance suite au passage de Bakermat. Mike fait monter la pression un cran plus haut. Un son plus sombre se déverse sur la plaine. Les têtes se balancent de droite à gauche et le festival prend une tout autre allure. Dissimulés derrière leurs lunettes vertes fluo distribuées par Get27, les fans d’électro sont en transe au pied de la scène. Le titre Pursuit définit parfaitement l’influence et l’atmosphère de ce jeune Français qui a déjà collaboré avec des pointures comme Kanye West, Daft Punk ou encore Brodinski. Le set aura duré plus d’une heure et suffit largement à convaincre le public de l’efficacité de ce son que nous n’avons pas fini d’entendre.

Auteur: Ottavia Marangoni

Photographe: Antony Chardon