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1er décembre 2014 –  Devin Townsend et Animals as Leaders se sont gâtés un Club Soda plein à craquer ce 1er décembre, un lundi qui plus est. Si le concert métal est usuellement peuplé de longues crinières et de t-shirts noirs, ici, ce sont les lunettes et les t-shirts de geek qui se sont retrouvés en avantage numérique.

Celui que l’on surnomme Heavy Devy profitait de la tournée pour faire la promotion de son dernier opus, Z2, album double dont la moitié est une suite au célèbre Ziltoid the Omniscient. Au menu : le fameux mur sonore de Devin Townsend, une myriade d’interventions (entre et pendant les chansons) plus comiques les unes que les autres et plusieurs pièces de Dark Matter (la suite de Ziltoid). Si le contenu musical récent de Devin Townsend n’a pas réussi à me jeter à terre au même titre que ses plus vieux albums, il n’en demeure pas moins qu’il pourrait remplir une salle ne serait-ce qu’avec son showmanship et sa capacité inégalée à faire manger le public dans sa main. Et même si on lui a connu des mises en scènes beaucoup plus élaborées, donnez à cet homme carte blanche et un micro et vous aurez un sacré spectacle.

Contrastant avec le charismatique Devin Townsend, capable de déblatérer aussi longtemps qu’il en a le goût devant son public, le trio instrumental Animals as Leaders s’est permis un gros 3 phrases durant le spectacle, dont l’inévitable « Hello Montreal, ça va? ». Bien mal averti celui qui pensait voir un set excessivement interactif. Le plaisir qu’un mélomane éprouve lors d’un spectacle d’Animals as Leaders ressemble à celui qu’un amateur de cyclisme a en regardant le peloton de tête du tour de France (dopage en moins): des surhommes qui accomplissent ce qui est hors de la portée des pauvres mortels, et un spectacle plutôt ennuyant pour un néophyte qui n’y comprend rien. Le trio a joué des pièces tirées de toute sa discographie avec une précision chirurgicale ce qui, couplé au travail fait sur le tone des guitares, a permis un son d’une rare qualité pour un spectacle de métal.

À chaque passage du groupe à Montréal, j’en sors complètement médusé. Cette fois-ci, ce sont les solos du batteur Matt Garska qui ont volé la vedette (considérant qu’ils faisaient compétition aux solos de guitare ridiculement difficiles de Tosin Abasi, ce n’est pas peu dire). Le groupe a sorti son éternel crowd-pleaser  en rappel, CAFO, déclenchant un pit comme on en voit rarement dans des spectacles de prog.

Bref, on en aurait repris une deuxième portion.

Auteur: Alex Luca

Photographe: Paul Blondé