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The Day Is My Enemy, annoncé par le groupe depuis 2010 est enfin disponible depuis fin mars. La formation d’électro qui avait déjà brillamment réussi son passage aux années 2000 avec l’album Invaders Must Die a décidé de s’attaquer aux années 2010. Cette fois, l’intention est claire : chambouler le petit monde de la dance music actuelle grâce leur son violent et inédit.

C’est avec 3 premiers extraits qu’on nous avait préparés à la venue de ce disque. Et il faut avouer que les singles – Nasty, The day is my enemy et Wild frontier – étaient prometteurs, on y retrouvait le style particulier du groupe, les productions étaient variées – avec une grosse prédominance de percussion sur The day is my enemy ou une base plus mélodique à influence exotique sur Nasty entre autres – et le côté bourrin bien là. Alors qu’en est-il de l’album dans son intégralité ? On peut dire que bien que certaines tracks sortent du lot, et que le côté violent soit bien présent, le tout reste plutôt décevant. On retrouve sur les 14 pistes de l’album quelques morceaux très efficaces. Des titres comme Medecine, Invisible sun, Wall of death ou Get your fight on montrent que le groupe peut toujours faire preuve d’originalité dans leurs compositions, tout en touchant à des styles très différents – avec des morceaux orientés rock, gros riffs de guitare robotisés à l’appui, d’autres plus planants, avec un côté stoner – sur Invisible sun par exemple, un rythme lent, une mélodie presque en boucle qui n’étouffe pas les basses et la guitare en arrière plan, bref un travail bien géré. Hormis ces quelques morceaux inspirés, le reste de l’album se perd dans une monotonie qui nuit à l’intention du groupe de nous sortir de notre léthargie auditive, promesse principale de ce disque. Ainsi les morceaux sensés avoir le plus d’impact – Ibiza ou Destroy, quand même, avec ce nom … – se perdent au milieu de boucles répétées, répétitives et peu originales qui ont surtout tendance à lasser l’auditeur, qui s’ajoutent à des enchaînements entre les morceaux parfois hasardeux, et quand on sait que le tout fait 56 minutes …

En définitif, l’album ne semble pas être le gros coup de poing sensé faire trembler l’industrie de l’électro que le groupe voulait qu’il soit; le côté violent répond à l’appel mais aurait pu être mieux géré. Cependant, le disque constitue malgré tout une grosse bouffée d’oxygène dans le paysage audio actuel et reste à écouter pour les amateurs du genre

Note: 6/10 – Intéressant par moment, mais vite lassant.

Auteur: Anaëlle Martin