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12 Juin 2012 – Cœur de Pirate, enceinte jusqu’au cou, charmait une nouvelle fois Montréal hier soir au Métropolis dans le cadre des Francofolies. Un avant-dernier concert avant de faire une pause et pour se concentrer sur sa future vie de maman et pouponner. Radieuse, un carré rouge discrètement épinglé sur le ventre, elle a offert un concert à la fois beau et touchant, dans un décor mélange de poésie et de révolution pacifique. Une multitude de drapeaux tibétains blancs parcourait la scène, que les lumières teintaient au fil des chansons.

Initié par une chorale d’enfants tout de noir vêtus, le concert avait cette impression de familier qui rend l’ambiance si chaleureuse. Un public montréalais conquis d’avance, heureux de prendre part à ce moment presque intime. Une main passée sur son ventre, quelques anecdotes sur sa grossesse et escapades backstage auront rythmé la soirée. Dans le public on ne s’impatiente pas, au contraire, Cœur de Pirate c’est un peu la petite sœur, la cousine ou la bonne copine, alors le regard se veut bienveillant et encourageant.

Pendant près d’une heure et demie, Béatrice Martin oscille entre le devant de la scène et son piano, entourée de ses talentueux musiciens. Guitares, batterie, violons, violoncelle, contrebasse, percussions, saxophone se relaient ou se mêlent tandis que la chanteuse  distille avec sa grâce fragile et écorchée une sélection de titres que toute la salle accompagne en fredonnant. Verseau, tiré de son dernier album Blonde, lance les festivités de son rythme enlevé. Suivront un mélange de ballades au piano empruntes de nostalgie, de rocks festifs ou teintés de country, où la chanteuse invite son public à se dandiner ou à se frencher sur Place de la République.

Un pêle-mêle harmonieux d’extraits de ses différents albums, avec quelques surprises, dont l’arrivée de Jimmy Hunt, invité à chanter Pour un infidèle et la fameuse Saint-Laurent, tout spécialement dédiée « à ceux qui sont dehors en ce moment et qui se battent pour notre futur ». Des surprises accueillies avec cris et applaudissements.

Un spectacle tout en générosité, dans les deux sens. Béatrice Martin virevolte et entraîne le public à battre la mesure. Se tait sur Ensemble pour écouter le public chanter, visiblement émue du spectacle.

Deux autres chansons et le concert touche à sa fin. Dernière pause salle de bain en coulisse, la scène reste vide. Dans la salle du Métropolis, les applaudissements ne cessent pas, quelques tapements de pieds, en attendant le retour de Cœur de Pirate. Nouveaux cris, la belle est de retour.

Place à la confidence « je n’ai jamais osé reprendre les chansons de mon idole, j’avais trop peur. Mais ce soir je vais essayer »Cœur de Pirate, face à son public, les deux mains jointes commence à chanter Les sentiments humains de Pierre Lapointe. Un bien beau moment d’émotion, à fleur de peau.  Les cordes des violons et violoncelle se déchaînent et envahissent chaque recoin du Métropolis. Acclamation. Salut et remerciements. Avant de chanter un dernier Adieu.

La salle n’en finit plus de remercier, avec déjà une certaine nostalgie dans l’âme…

« Et puis, on va se dire bonne nuit Montréal, pas Adieu! »

Nous voilà rassurés.

Auteur : Sarah Meublat

Photo : Paul Blondé, archives Thorium 2012

Pour en savoir plus : Cœur de Pirate