Queens Of The Stone Sge @ Place Bell (Laval, Québec)
Si des groupes mondialement connus comme les Rolling stones ou Led Zeppelin ont marqué leur époque, leur influence perdure et inspire une nouvelle génération d’artistes talentueux. Samedi dernier la scène de la place Bell en était la preuve vivante avec une performance solide de la scène rock: J’ai nommé The Struts et Queens of the Stone Age.
Premier représentant de cette nouvelle vague, les britanniques de The Struts ont conquis le public avec leur rock énergique et leur aisance scénique acquise après des années d’expérience. La voix puissance et entrainante de Luke Spiller a donné le ton à la soirée, incitant le public à danser dès les premières notes de Fallin’ with me, et ce jusque dans les gradins. L’énergie n’est pas redescendue tout au long de leur set, avec des titres comme pretty vicious et could have been me qui ont fait vibrer la place Bel
Tête d’affiche de cette soirée, Queens of the Stone Age ont confirmé leur statut de rockstars dès les premières mesures de leur tube No one knows. Un moshpit intense s’est formé (assez rare pour un groupe de rock, et encore plus rare pour une première chanson) témoignant de l’énergie débordante du groupe, et aussi des spectateurs. La scène a été parfaitement investie par les musiciens, avec une mention spéciale pour les petits pas de danse du guitariste Troy Van Leeuwen qui m’ont fasciné pendant tout le spectacle.
Josh Homme, leader charismatique du groupe, a mené la soirée avec brio, enchainant une dizaine de titres ponctués de riffs de guitares puissants et un rythme entrainant. Le groupe a également démontré sa connexion avec le public et leur expérience sans borne en interprétant plusieurs chansons selon les demandes du public, sans suivre leur setlist! The sky is falling, better living through chemistry ou encore make it wit chu font partie du répertoire immense de QOTSA qui ont été interprétées en direct.
Après une célébration de l’anniversaire du bassiste Michael Schuman et un rappel riche en émotion, Queens of the stone age a quitté la scène montréalaise sur les notes de A song for the dead, clôturant une soirée rock mémorable.
Auteur : Damien Reveillon
Photographe : Paul Blondé
Pour en savoir plus : The Struts, Queens of the Stone Age
Korpiklaani @ La Tulipe (Montréal)
Jeudi dernier, l’ancien Théâtre Dominion de Montréal a accueilli une soirée métal folk, mettant en vedette le groupe finlandais Korpiklaani.
Avant l’arrivée de la tête d’affiche, le public a eu la chance de découvrir Illumishade, un jeune groupe suisse prometteur. Créé en 2019 juste avant la pandémie, ce quintette a déjà deux albums à son actif et se retrouve maintenant en tournée internationale pour conquérir le continent nord-américain. Et ça envoie! Un power metal énergique avec des rythmes puissants, le chant clair et puissant de Fabienne Erni, et les solos captivants de Jonas Wolf ont su conquérir le public montréalais. Inspiré par des groupes comme Dream theater et Nightwish, Illumishade réussit à proposer une univers fantasy unique qui a su charmer les spectateurs. Des titres comme Riptide et Here we are, ont particulièrement été acclamés. À date, ce groupe est ma meilleure découverte de l’année, donc à suivre de près!
La soirée s’est poursuivie avec Visions of atlantis qui a transporté l’assistance dans un univers pirate onirique grâce à son metal symphonique envoûtant. La voix puissante de Clémentine Delaunay a brillé sur des titres comme Heroes of the Dawn ou Pirates will return, ce qui m’a donné des frissons par son intensité. Une chanteuse soprano dans du metal symphonique, cela a son petit effet. Entouré par Michele Guaitoli au chant, Christian Douscha à la guitare, Herbert Glos à la basse, et sans oublier le Thomas Caser à la batterie (l’unique membre fondateur restant), Clémentine a mené le public dans une aventure musicale captivante. Cette prestation aura aussi laissé une petite place aux spectateurs, qui ont ajouté leur voix à plusieurs morceaux (on se souviendra longtemps du “hey Jolly Roger” qui a résonné dans toute la salle pendant Armada). Le groupe a même dévoilé trois nouvelles chansons de leur prochain album, qui sortira le 5 juillet prochain. À vos agendas!
Enfin les stars de la soirée, Korpiklaani, arrive sur scène, distillant une énergie contagieuse dans le public. Le groupe a commencé en force avec Kotomaa, plongeant l’assistance dans l’atmosphère paisible et joviale de leur contrée finlandaise. Alternant entre l’anglais et le finnois, Korpiklaani a transporté le public dans un univers folklorique unique, rythmé par l’accordéon et le violon, deux instruments peu courants dans le metal mais ô combien important pour ce groupe. L’ambiance était électrique, avec des moshpits intenses et des crowdsurfings à gogo. Le groupe a offert une performance plus que généreuse, avec plus d’une vingtaine de chansons couvrant l’intégralité de leur discographie.
Les spectateurs montréalais, conquis par l’énergie de Korpiklaani, l’univers de Visions of Atlantis et la nouveauté de Illumishade, rentreront chez eux en parlant quelques mots de finnois, et s’est endormi en s’imaginant être sur le pont d’un bateau pirate tout en étant rassuré de la relève du power metal.
Journaliste: Damien Reveillon
Crédit photo: Paul Blondé (archives Thorium)
Pour en savoir plus : Illumishade, Visions of Atlantis, Korpiklaani
TALK @ Impérial Bell (Québec)
Le chanteur québécois, connu sous le nom de Talk, de son vrai nom Nicolas Durocher, était très attendu sur scène ce mercredi 17 avril. Après avoir participé au Festival d’été en 2023, Talk a décidé de renouer avec ses fans québécois à l’Impérial Bell.
Suite à l’ouverture de la billetterie pour sa première représentation, qui s’est rapidement sold out, une deuxième date a été ajoutée à la programmation, pour le plus grand plaisir des fans qui n’avaient pas réussi à obtenir de places à temps.
Une longue file de personnes était déjà présente devant la salle avant même l’ouverture des portes.
Le rideau tombe sur la scène de l’Impérial, le public se prépare à l’arrivée du Canadien. Un décompte commence, accompagné d’accords de batteries s’élèvent dans la salle.
Les spectateurs impatients chantent à pleins poumons la célèbre chanson « Don’t Stop Me Now » de Queen en attendant.
Enfin, la salle se plonge dans l’obscurité, submergée par une marée d’applaudissements et de cris, tandis que les premières notes de guitare se font entendre derrière le rideau.
Il apparaît enfin sur l’un des balcons de l’Impérial avec un drapeau du Québec sur les épaules, le rideau se lève, dévoilant son décor végétal. Le show démarre sur les chapeaux de roues. Il poursuit sa prestation avec son hit « How long ».
Le chanteur canadien salue son public en français qui provoquant une explosion de joie dans la salle.
Après la fin de « A little bit happy », il lance son traditionnel lancé de crocs, tout en insistant sur le fait de les récupérer, déclenchant un éclat de rire général.
La chanson « Wasteland » se combine à un jeu de lumière passant du rose au rouge, avec de temps à autre des flashs de blancs.
Une chose est sûre, Talk, accompagné de ses musiciens, enflamme la scène de l’Impérial.
Il confie dédier sa prochaine chanson, intitulée « Hollywood », à sa mère. Ce titre a été écrit lorsqu’il a quitté la maison pour débuter sa carrière.
Il annonce faire une exclusivité pour Québec, en prenant sa guitare en acoustique, il entame les paroles de la célèbre chanson « Creep » de Radiohead.
La salle plonge alors dans un calme absolu et apaisant, bercée par la mélodie de la musique. Au moment du célèbre refrain, c’est une osmose parfaite qui se crée entre les paroles du chanteur et de la salle.
Un décor verdoyant se fond parfaitement sur « Afraid of the dark », entre feuillage et faisceaux lumineux, accompagnant Talk, ainsi que ses deux guitaristes/bassiste.
Il annonce avoir découvert de nombreuses chansons francophones au cours des deux dernières années, notamment grâce au Festival d’été. Il décide donc de chanter l’une de ses découvertes sur scène ce soir. Sur ses belles paroles, accompagnées d’accords et de mélodie, il interprète de « Saskatchewan » des célèbres artistes « Les Trois accords ».
À la suite de ces paroles, tout le monde quitte la scène.
Talk ne serait pas Talk sans ses « trucs stupides » comme il dit, il avoue adorer le jeu de son enfance « Guitar Hero », la guitare en plastique du jeu lui est apportée.
La célèbre chanson et l’un des niveaux les plus difficiles du jeu « Throught the Fire and flames » résonnent dans les haut-parleurs de la salle. Les spectateurs sont ébahis face aux talents du guitariste, qui joue à la perfection cette musique.
Un tonnerre d’applaudissements éclate, les spectateurs entament un ohé ohé fracassant pour inviter les artistes à revenir sur scène.
Les musiciens reviennent, pour le plus grand bonheur des fans dans la salle, puis vient le tour de Talk. Il ne pouvait terminer sa prestation que sur sa célèbre et significative chanson « Run away to Mars », suivie par les chants en cœur de tous les spectateurs.
Un bouquet d’applaudissements, de sifflements, de joie et bien plus encore éclate dans la salle intimiste de l’impérial Bell ce soir.
Talk a une nouvelle fois enflammé la ville de Québec. À chacun de ses passages, on pense qu’il ne pourra pas faire mieux, et à chaque fois, il nous montre que c’est possible.
Le chanteur partage la scène avec Sara Dufour, comme première partie, qui présente son album « On va prendre une marche ».
La salle se plonge dans le noir et les fans ne tardent pas à montrer leur excitation et leur impatience.
C’est sur un accord de guitares sèches et électriques mêlées à la batterie que Sara fait son entrée accompagnée de ses musiciens, lançant ainsi le début du concert.
Elle se présente à son public sur la musique « Baseball », qui raconte son histoire de son enfance à aujourd’hui.
Une chose est sûre, Sara et ses musiciens débordent d’énergie et savent exactement comment réveiller la salle, qui se met peu à peu à bouger en rythme et applaudit au rythme des accords.
Sara poursuit sa prestation avec « Ciao bye ».
Les morceaux s’enchaînent, plus motivants et entraînants, les uns que les autres.
Elle finit sa partie en remerciant Talk pour son invitation, ses musiciens et en nous annonçant sa prochaine tournée en chine. Elle termine l’un de ses morceaux sous un tonnerre d’applaudissements.
Aucun doute, cette soirée à l’impérial Bell était 100 % accords, paroles, énergies et chanteurs canadiens !
Journaliste : Louna Perrot
Photographe : Sandra Léo Esteves
Luidji @ MTelus (Montréal)
Luidji, c’est le genre de rappeur qui te capte dès les premières notes. Pas seulement parce qu’il a du flow, mais parce qu’il parle de vraies histoires. Il a une manière unique de naviguer entre mélancolie et espoir, de te plonger dans ses pensées les plus profondes tout en te faisant bouger la tête sur des grosses instrus. Pas très familière avec sa discographie, j’ai quand même aimé son dernier album Saison 00 parce que c’est justement le genre d’album qui te donne espoir.
À travers ses sons, le rappeur français nous raconte son quotidien, ses amours tumultueuses, ses quêtes avec une authenticité touchante. Je considère son genre de rap comme un échange et c’est ce qui m’a particulièrement touchée pendant son concert au MTelus. À plusieurs reprises, il s’est assuré que l’ensemble du public allait bien, en posant des questions et en communiquant entre chaque track. Il distribue des roses dans la fosse en chantant Reste en Vie et regarde son public dans les yeux. L’atmosphère est paisible, il a réussi en quelques sons à créer une safe space de 1200 personnes ; on a le droit de se sentir vulnérable, on est compris.
En parlant de Saison 00, il nous explique son processus créatif. Ayant été étudiant, il comprend les enjeux de cette période, l’anxiété et les troubles de cet âge. Il l’a créé pour les étudiants et invite tout le monde à manifester ses bonheurs futurs, tout va passer. Ça ira. J’esquisse un petit rire quand j’entends le public montréalais chanter qu’ils se sentent mieux sur les bancs de Jussieu. Luidji se rend alors compte que ce qu’il a écrit dépasse les frontières de Paris et sa banlieue et peut être ses espérances.
Sentant l’énergie chaude de la salle, il nous invite à remonter le temps avec un projet plus ancien, Tristess Business. Il propose de laisser la salle chanter seule Gisèle – Part 4 et à ma grande surprise, le monde la connaît par cœur. Luidji semble surpris aussi mais le sourire sur son visage trahit une grande fierté. Éclairé seulement par des lumières rouges et bleues, il joue avec quand il danse. Cela crée différentes intensités et je trouve le violet sur sa peau vraiment beau.
Depuis le début, Luidji nous tient par la main pour nous montrer son monde, avec ses nuances, ses couleurs, ses ombres et ses lumières. De lui émane une énergie pure et même avec des sonorités très rock en live, tout sonne comme du miel. Cependant je suis dans une salle avec de « vrais fans » et je n’arrive pas tout le temps à me sentir autant connectée qu’eux. Bien que Luidji soit fort sur scène et encore plus dans son storytelling, je me sens quelque fois à l’écart.
Ma chanson préférée sur Saison 00 c’est Miskine et je ne l’ai pas entendue, ce qui n’a pas aidé à me sentir complète. En revanche dans cet album, il parle beaucoup de sa mère, alors je pense à la mienne et je suis un peu nostalgique. C’est pas une mauvaise nostalgie, juste celle qu’il te faut quand tu te perds trop. Et peut-être que ce concert m’a un peu aidée à me retrouver.
Journaliste: Léna Dalgier
Crédit photo: Luidji (photos de presse)