ATG-020

9 avril 2015 – Index et auriculaires levés, têtes qui se balancent d’avant en arrière, jeunes et vieux qui se poussent violemment les uns contre les autres, tel un Best Buy au Boxing Day. Voilà un portrait bien simpliste de la soirée de jeudi au théâtre Corona Virgin Mobile.

De passage à Montréal, At The Gates, le groupe mythique de death metal suédois, est venu enflammer la salle emplie de t-shirts noirs et de tatouages. Enflammer, c’est exactement le mot qu’il faut utiliser pour décrire ce qu’ils ont infligé au pauvre plancher du théâtre Corona Virgin Mobile. Un univers hautement inflammable, selon ce que j’ai pu constater.

Nous avons commencé par avoir droit à un avant-goût de ce qui nous attendait avec Phobocosm, qui nous a mis dans le bain, ou devrais-je dire plutôt qu’ils nous ont jetés dans le bain avec violence, comme seul un vrai groupe de death metal sait le faire. Vinrent ensuite Vallenfyre, augmentant sans cesse la température de la salle. Pallbearer, le troisième band de la soirée, est venu briser le ton avec une prestation plus mélodique, plus douce, s’il est toutefois possible de qualifier cette musique ainsi. Le public continuait à s’échauffer, et le point d’ébullition est arrivé avec le groupe Converge, qui a tout simplement cassé la baraque avec son énergie sur scène et son efficacité à faire lever l’ambiance. Un moshpit a vu le jour devant la scène, de ceux desquels on ne sait pas si on va sortir vivant. Une expérience fantastique, de l’agressivité à l’état pur.

Et pour finir, le clou du spectacle. At The Gates. Quoi dire de plus que «Wow!» Arrivés sur scène avec l’objectif de tout casser grâce à leur nouvel album At War with Reality, ils se font une joie de nous faire entendre le premier titre de cet album, El altar del Dios desconocido. Pour ceux et celles qui ne comprennent pas l’espagnol, cette introduction énumère les possibilités quant à l’existence de Dieu. Je vous laisse deviner dans quel sens vont ces hypothèses. L’effet escompté est totalement réussi, car lorsque l’ensemble se lance dans le titre suivant, le public se lance dans un deuxième moshpit, un des plus meurtriers qu’il m’a été donné de voir. Moi-même j’ai failli y laisser une dent et la moitié d’un bras.

Leur musique, mélange savamment agencé de riffs magiquement parfaits et d’accalmies annonciatrices de violence future, se prêtait parfaitement à l’ambiance et au ton déjà présents dans la salle. Le jeu de lumières rajoutait du piquant à une prestation déjà épicée, rendant le tout équivalant à une explosion nucléaire en bouche. Parlez-moi en, de la cuisine moléculaire!

«Everytime we come here, you guys are so fucking crazy. Thank you so much!»

– Tomas Lindberg, chanteur

Le succès du show? Indéniable. Le mal de gorge et les ecchymoses qui apparaissent le lendemain? Inévitables. Le point culminant de la soirée? La chanson At War with Reality, de l’album du même nom, nous provenant de notre band principal.

Ma note pour cette soirée death metal? Un bon 8,5/10 me semble raisonnable pour un groupe qui m’a converti à un style musical qui n’était pas le mien jusqu’à leur show.

Auteur : Sebastian Pizarro-Cionti

Pour en savoir plus : At The Gates, Converge, Pallbearer, Vallenfyre